La tâche nous est facilitée, pour les années 1866 à 1874, dans la mesure où Pantaléon Mury a tenu un journal (1) . Par contre, nous ne disposons d'aucune information pour les premières années de fonctionnement à St-Etienne.
1864/65
Mgr Mermillod, évêque d'Hébron, auxiliaire de Genève, est venu confirmer le 18 mai 1865 (Registre de confirmations).
1866/67
La rentrée des classes a été retardée par l'évêque à l'occasion de la Fête jubilaire et sur demande du Baron Pron, préfet. Elle s'ouvre le 26 octobre par la messe du St-Esprit présidée par l'abbé Stumpf, qui a parlé en fort bons termes de M. Reich, l'ancien supérieur, devenu trésorier du Diocèse. On relève la visite de quelques notabilités, l'abbé Freppel, qui vient prêcher un sermon de charité, le P. Ravière, S.J., directeur de l'Apostolat de la Prière, Mgr Grace, évêque de St-Paul aux Etats-Unis, Mgr Purcell, archevêque de Cincinnati, le P. Horner, ancien élève, supérieur de la Mission de Zanzibar.
En décembre, est organisé un triduum en faveur du Pape. Le 26 décembre solennité de St Etienne, au cours de laquelle est chantée une messe en musique, sous la direction de Wackenthaler, maître de chapelle. Le congé de Noël est transféré par l'évêque au Nouvel An.
Le 5 février 1867, Mgr Raess fait la visite des classes. En mars est organisé un triduum, prêché par le P. Roulé, S.J. Il est fait état de cinq exclusions pour mauvaise conduite et vol.
Les élèves ne peuvent partir en congé que le Samedi Saint, mais beaucoup étaient déjà rentrés chez eux, pour raison de santé. A l'époque, on organisait déjà des examens trimestriels ; ceux de Pâques étaient bons dans l'ensemble, sauf en Septième, classe extrêmement pauvre de sujets.
Le 11 juin, première communion et confirmation par Mgr Raess.
Le 19 juillet trois élèves (Goetz Ignace, Runtz Joseph et Weber Georges), partent chez les Spiritains. Les examens de fin d'année ne donnent pas entière satisfaction.
La distribution des prix, le 13 août, est présidée par le préfet qui fait prolonger les vacances de 9 jours, de sorte que la rentrée n'aura lieu que le 24 octobre.
L'abbé Hecht quitte la maison pour accepter un poste de précepteur en Hongrie. L'abbé Marbach est désigné pour remplacer Straub qui a dû prendre la direction de St-Arbogast.
Pendant les vacances, Mgr Kobès, évêque des deux Guinées, séjourne au collège avec un prêtre noir, ainsi que l'évêque de Verdun, en septembre. La chapelle est restaurée intérieurement et extérieurement, pour la rendre au moins décente.
1867/68
La classe de Troisième aurait dû être dédoublée, à cause du grand nombre d'élèves. Il était prévu de confier la nouvelle classe à l'abbé Wernert ; ce dédoublement ne se fera pas : Mgr ne peut disposer de personne pour le Petit Séminaire, faute de prêtres. L'abbé Léon Chevalier est nommé professeur de Huitième.Le 22 octobre, soit deux jours avant la rentrée, l'abbé Wolff est nommé curé de la Citadelle ; il sera remplacé comme économe par M. Froehlich (chargé, en outre, de la Huitième) et comme professeur d'allemand par l'abbé Marbach. Celle nomination entraîne toute une réorganisation. L'abbé Froehlich devait être remplacé comme professeur de sciences par M. Léon Chevalier, sous-diacre, bachelier ès sciences et ès lettres ; mais finalement, il garde la Huitième.
Le rez-de-chaussée de St-Arbogast recevra une vingtaine de lits pour les séminaristes qu'on ne peut plus loger au Grand Séminaire.
La rentrée des élèves se fait, en fait, le 28 octobre. La retraite de rentrée est prêchée par le P. Rousselin, S.J., du 29 octobre au 2 novembre. Les élèves et les professeurs se cotisent pour le Pape ; le jeune de Ditfurt (ancien élève ?), engagé dans les zouaves pontificaux, est victime de l'explosion d'une caserne, dans laquelle les Garibaldiens avaient caché un baril de poudre.
En décembre, la maison donne l'hospitalité à un prêtre polonais, qui, ayant assisté les Polonais dans la dernière insurrection, a dû chercher son salut dans la fluite. Elle héberge aussi un Franciscain d'Herzégovine venu collecter des fonds pour la construction d'un Séminaire.
Les élèves passent Noël et la St-Etienne ici ; ils ne seront en congé que du 31 décembre au 6 janvier.
La Dévotion du Pape est introduite en février 1868. La fête patronale de la maison est placée au 25 mars. Du 30 mars au 7 avril auront lieu les examens trimestriels : ils ne semblent pas avoir été satisfaisants en Sixième, Troisième et Première.
Le 8 avril a lieu la distribution des prix de Pâques.
L'institution libre St-Arbogast ayant été supprimée par Mgr Raess en cours d'année, une classe de Neuvième est ouverte ici le 17 avril et confiée à M. Leroy.
Mgr Raess préside la communion solennelle et la confirmation, le 2 juin.. Le 14 juin, grande procession de la Fête-Dieu à l'intérieur de l'établissement ; nous apprenons, à cette occasion, l'existence de deux congrégations au sein de l'établissement : la Grande Congrégation, qui a sa bannière (l'Annonciation et l'image de S. Louis de Gonzague l'ornent) et la Congrégation des Saints Anges.
Le 4 juillet, la maison offre l'hospitalité à Mgr Foulon, évêque de Nancy. Du 29 juillet au 11 août ont lieu les examens de fin d'année : 5 élèves sur 48 ont échoué à l'examen d'admission au Grand Séminaire ; 5 élèves sur 7 ont réussi le baccalauréat ès lettres ; l'un d'eux s'est fait recevoir dans l'année bachelier ès-sciences. Les classes de Troisième et de Sixième n'étaient pas assez bien préparées, les Septième et les Huitième faibles.
La distribution des prix s'est déroulée sous la présidence de Mgr Raess, le 13 août ; le chroniqueur signale l'absence de toutes les autorités, même M le Recteur de l'Académie.
Du fait du départ de l'abbé Dacheux, qui a demandé à entrer dans le ministère, le personnel est entièrement remanié. La rentrée est fixée au 19 octobre.
1868-1869
La première rentrée (pour les élèves nouveaux, ajournés ou voulant sauter une classe), se fait le 19 octobre, et la rentrée des anciens le 22. Entre les deux, avaient eu lieu les examens d'admission.
La maison compte trente internes de moins : l'augmentation du prix de la pension (450 au lieu de 420 FF). la cherté des vivres, de mauvaises récoltes partielles, la difficulté de faire admettre des élèves trop faibles ou la nécessité de répéter certaines classes expliquent cette diminution. Néanmoins l'effectif total reste à peu près le même. Le P. Jenner, S.J., va prêcher la retraite de rentrée.
Communion privée et confirmation ont lieu le mardi de la Pentecôte. Mgr Elloy, évêque des îles des Navigateurs, fait un exposé aux élèves sur sa mission, le 6 juillet. Le 10 août, l'évêque de Green Bay (Wisconsin), séjourne dans la maison.
Un élève de 10 meurt le 10 juin, un autre de Septième fait une fugue, à pied jusqu'à Ottrott, le 22, par crainte d'une punition.
Fin août, la première année de théologie est transférée à Zillisheim, et le cours de dogme confié à l'abbé Korum, qui laisse de vifs regrets.
Encore en 1869, la crainte subsiste que les Jésuites n'ouvrent une maison
à Strasbourg, Une lettre de Pantaléon Muiy, du 4 août 1869, en fait foi (2)
:
MANIERE D'UTILISER LE BATIMENT DE ST ARBOGAST AU CAS OU IL FAUDRAIT PRENDRE
UNE MESURE POUR EMPECHER LES P. JESUITES D'OUVRIR UN EXTERNAT A STRASBOURG.
1. Les élèves de neuvième, de huitième et de septième formeraient la petite
division qu'on installerait à St Arbogast.
2. Le rez-de-chaussée fournit les trois salles de classe et une salle de piano.
Le premier étage donne la salle d'étude et le logement des trois professeurs
de ces classes. Aux mansardes se trouve le dortoir. Le local est assez vaste,
même pour des classes plus nombreuses que celles de cette année. Une soeur serait
spécialement chargée des soins de propreté à donner aux petits pensionnaires.
3. On affecterait à l'usage exclusif des élèves de cette division la partie
de la petite cour qui est de l'autre côté de la rigole. Une claire-voie en lattes
serait une séparation suffisante.
4. Au commencement et à la fin des classes, la porte de St Arbogast donnant
sur la rue des Pierres serait ouverte aux élèves. Le reste du temps, elle demeurerait
fermée.
5. Les avantages de cette mesure seraient ceux-ci : soustraire les petits au
contact des moyens, et faciliter aux petits enfants de la ville l'entrée de
notre maison. La crainte de voir de tout petits enfants se perdre au milieu
de deux cents forts gaillards peut retenir de certains parents.
1869/70
Lors de la première rentrée, le 18 octobre, se présentent 97 nouveaux. Le 21, deuxième rentrée de 403 élèves dont 196 internes, 12 demi-pensionnaires, 31 externes surveillés. Cinq élèves Haut-Rhinois seulement ont quitté la maison pour aller à Zillisheim ; trois Haut-Rhinois viennent malgré tout fréquenter St-Etienne.
Cinq élèves sont renvoyés le 28 novembre. En avril, Mgr Kobès, ancien élève, venant du Concile, passe 15 jours au Collège avant de rejoindre la Sénégambie. Il est accompagné d'un prêtre noir, au grand étonnement des élèves.
L'ANNEE TERRIBLE : 1870
Le chanoine Ohresser a relaté en détail les péripéties que connut le Petit Séminaire pendant le terrible siège de 1870 (3). Nous n'extrayons de son travail que les passages directement relatifs à notre maison.
Le 2 août, les élèves furent renvoyés chez eux et la rentrée des classes fut, en principe, fixée au 10 octobre. La plus grande partie de l'établissement fut aussitôt occupée par les services d'un hôpital militaire : la salle de théâtre, les classes qui donnent sur la cour des Grands et les dortoirs du second étage y furent affectés. Dès le soir du 6 août, les premiers blessés de la bataille de Froeschwiller furent amenés ici ; bientôt ils furent au nombre de 40. D'autres viendront s'y ajouter lorsque les combats se rapprocheront de Strasbourg.
Le 13 août, 80 infirmiers du 1er Corps d'Armée, qui n'avaient pu rallier leurs unités furent logés dans le bâtiment St-Arbogast ; le même jour commençait le bombardement de la ville : des victimes civiles allaient devoir être soignées ici.
Les soeurs du Bon Pasteur, trop exposées, trouvèrent refuge auprès des soeurs du collège. Le 19 août arrivèrent neuf orphelines blessées de l'asile St-Antoine. Elles furent soignées par le médecin en chef de l'hôpital militaire, le Dr Fr. Herrgott.
Le 19 août, le collège subit des dégâts du fait de l'éclatement de trois obus derrière le collège. Plus de 30 personnes du voisinage vinrent s'abriter à demeure dans les caves du Collège. Le 20, Mgr Raess vint, pour la Septième fois, visiter les blessés. Dans la nuit du 23, le Collège subit des bombardements, alors que le drapeau de la Croix-Rouge flottait sur le toit. : des obus tombèrent dans les deux cours, ainsi que dans le dortoir des domestiques (actuelle salle des professeurs du second étage). Dans la nuit du 24 au 25 août - fatale à la magnifique bibliothèque de la ville - un seul obus tomba sur le collège. La nuit suivante, le toit de la nef de la cathédrale était en feu. Les chanoines vinrent dire leur office à St-Etienne.
Entre temps, les blessés s'amoncelaient dans la maison. Le 26, la Seconde Division des infirmiers établit, entre le bâtiment St-Arbogast et la chapelle, des fours de campagne pour préparer la nourriture. Le 27, un nouvel obus tomba sur la buanderie (derrière la chapelle), endommageant le toit de la chapelle, mais ne blessa personne.. Le colonel Fièvet allait mourir dans nos murs : E. Schweitzer a immortalisé son enterrement par une aquarelle qui orne l'ouvrage de Fischbaeh sur la Guerre de 1870 ; elle nous montre le collège, endommagé par des éclats d'obus, depuis le pont St-Guillaume. Il fallut transformer le Jardin Botanique (cour de l'Ecole des Arts Décoratifs, à la Krutenau) en cimetière provisoire pour enterrer les morts du siège. A cette date du 27, le collège hébergeait 87 blessés, dont plusieurs dans un état désespéré.
Le bombardement continuait : le 4 septembre, plusieurs obus tombèrent sur la maison l'un d'eux traversa le toit de la chapelle. Dans la nuit du 5 au 6, un autre tomba dans l'étude des moyens transformée en ambulance ; il dispersa 220 balles, mais personne ne fut blessé. Les nuits suivantes furent horribles : des obus tombèrent un peu partout. Les bâtiments du collège furent abîmés et leur solidité en fut même compromise. Il pleuvait par endroits dans la chapelle. Un obus enleva le faîte du bâtiment central sur près de 4 mètres. Chaque matin, il fallait enlever des charretées de débris de tuiles.
Pendant ce temps, les blessés continuaient d'affluer et la canonnade ennemie gagnait en intensité entre le 11 et le 15 septembre. Le 16, un obus éclata dans le coin de la cuisine : deux soeurs et trois jeunes filles de service furent blessées. L'après-midi, un autre obus entra dans la chapelle, qui se trouva ouverte à tous les vents comme elle l'était déjà à la pluie. D'autres obus tombèrent encore sur la maison, notamment le 25 septembre, faisant une blessée, deux autres encore le 26. Jusqu'au 27, l'ambulance du Petit Séminaire avait accueilli 287 blessés elle en comptait alors 101, pour la plupart des militaires. C'était le jour de la reddition : les Allemands firent leur entrée en ville : tous les blessés de l'ambulance en ressentirent une vive douleur et les larmes perlaient dans beaucoup d'yeux.
Le 4 octobre, un prince de Hohenlohe, haut dignitaire de l'Ordre des Hospitaliers, visita l'ambulance et donna un napoléon à plusieurs blessés qui laissaient chez eux femmes et enfants. La visite de la Grande Duchesse de Bade, annoncée pour le 8, fut décommandée. En revanche, un commissaire de police vint perquisitionner dans la maison, sous le prétexte fallacieux que des armes y étaient cachées, notamment dans la cave. Il fit chou blanc. Ce qu'il y avait de vrai, c'est que les infirmiers militaires avaient encore leurs armes, déposées au dortoir de St-Arbogast la police prussienne vint les enlever.
Le 20 octobre, l'ambulance comptait encore une cinquantaine de blessés, qui furent évacués dans leurs foyers, au Grand Séminaire ou à l'Hôpital Civil. En tout, il y avait eu une trentaine de décès au Collège. Le 15 décembre, le Dr Herrgott, médecin de l'établissement, est nommé chevalier de la Légion d'Honneur, pour ses services d'ambulance.
Les dégâts causés aux bâtiments furent énormes. Pour ces dommages, le Petit Séminaire perçut en 1873 la somme de 9 955 francs or.
La rentrée des classes put se faire après la Toussaint : c'est dire qu'on avait dû se dépécher de procéder à des réparations d'urgence. Les élèves eurent droit à un nouveau spectacle : le dimanche, ils pouvaient admirer ( ?) les militaires qui venaient assister ici à l'office, puisque la chapelle allait servir d'église de garnison. Le Supérieur notera que l'ordre de la maison en sera troublé : le sermon qui avait lieu après la grand-messe est provisoirement supprimé et remplacé par des instructions faites dans les salles aux diverses divisions du Catéchisme. Le 26 mars 1871, le Supérieur Muiy se félicite de ce que les soldats prussiens ne viennent plus à notre chapelle.
1870/71
La première rentrée, peu nombreuse, a lieu le 14 novembre. Le 24 novembre, rentrée des théologiens de première année : il en vient à peine une vingtaine. Une seconde rentrée aura lieu le 1 décembre : il manque tous les élèves de l'arrondissement de Belfort, où sévit encore la guerre.
Le lycée croyait pouvoir rouvrir ses classes, mais, comme cela devait se faire au compte du gouvernement prussien, le proviseur n'a pu y consentir et la maison resta fermée. Le 15 décembre, une cinquantaine d'élèves, des meilleurs, viennent continuer leurs classes au Petit-Séminaire. Plusieurs professeurs du lycée, qui donnaient des cours particuliers à d'anciens élèves, furent expulsés par les Prussiens : de ce fait, certains lycéens firent encore leur rentrée à St-Etïenne le 15 février 1871.
Il n'y aura pas vacances de nouvel an, les élèves étant rentrés un mois plus tard qu'à l'ordinaire. D'ailleurs, les communications par chemin de fer sont fort difficiles et dans beaucoup de villages règnent des maladies endémiques.
Le 11janvier, la maison est de nouveau éelairée au gaz, après une interruption de plusieurs mois causée par le bombardement.
Le 14 mars, un incident vint troubler la maison. De grands internes ayant salué du cri de Vive la France ! quelques prisonniers de guerre revenus d'Allemagne, deux officiers empoignèrent leur maître d'étude, M. l'abbé Lang, pour le mener chez le général d'Ollech, commandant la place de Strasbourg. Celui-ci le met aux arrêts au Petit Séminaire, en attendant qu'il soit appelé devant un tribunal. Si le Petit Séminaire, a déclaré le général, était un foyer d'agitation, il serait supprimé. Le 16 mars, l'abbé Lang passe devant un tribunal qui reçoit sa justification. Le gouvernement adressera à Mury une pièce dans laquelle il reconnaît que l'abbé Lang n'a point provoqué les cris des élèves, mais qu'il ne les a pas assez énergiquement réprimés. Il demande que l'abbé ne puisse plus conduire les élèves à la promenade et que le Supérieur lui inflige une punition proportionnée à sa faute (1). L'abbé part en retraite d'ordination le 19 mars et sera nommé vicaire à Ottrott. Le Supérieur en avise qui de droit!
La situation devient difficile entre les autorités qui ne connaissent aucun ménagement, l'évêque qui craint pour l'existence de ses établissements d'instruction et les parents qui envoient leurs enfants pour recevoir une éducation française, note Mury.
A la rentrée de Pâques, l'effectif augmente encore d'environ cinquante nouveaux élèves la maison compte alors 441 élèves (223 internes, y compris 72 théologiens de première année, 8 demi-pensionnaires, 17 externes surveillés et 188 externes libres).
Les hostilités avec les autorités prussiennes vont s'ouvrir, le 28 mai, avec l'arrivée du Dr Arnold, prêtre, qui vient demander, au nom de l'Inspecteur de l'Enseignement Secondaire, les programmes des études. On lira plus loin les péripéties qui ont mené à la fermeture de la maison.
L'année s'achève le 5 août par la distribution des prix, sans autorités autres que l'évêque et quelques membres du Chapitre.
1871/72
L'effectif comporte 352 élèves : 169 internes, 7 demi-pensionnaires, 12 externes surveillés et 153 externes libres. A ce chiffre, il convient d'ajouter les 56 théologiens, ce qui donne un effectif de 407.
La retraite de rentrée est prêchée par P. Fristot, S.J. En décembre, Mgr Kobès séjourne, à nouveau, quelques jours au Collège.
Le 3 décembre, par suite d'une convention entre l'évêché et les autorités militaires, la garnison allemande obtient à nouveau la jouissance de l'église, moyennant 1.100 FF par an.
La distribution des prix se fera, sans discours, le 4 août.
Pendant les vacances, Mgr de Mérode, ancien ministre de Pie IX, séjourne au Collège. Le il août s'y tenait aussi l'Assemblée Générale des Conférences de St Vincent de Paul.
1872/73
Le 7 octobre a lieu la rentrée des élèves nouveaux et ajournés. Beaucoup d 'élèves sont allés en France avec leurs parents, et bon nombre d'élèves des hautes classes, ayant opté pour la nationalité française, pour échapper au casque à pointe, sont aussi allés dans divers établissements français (Vesoul, Autrey, Saint-Dié, Besançon...). On s'attend à une diminution de plus de cent élèves sur l'année précédente.
La rentrée générale des anciens élèves a lieu le 10 octobre, comportant en tout 179 élèves (84 internes et 95 externes).
Le 13 novembre est organisé un service funèbre pour Mgr Kobès, Vicaire Apostolique de Sénégaxnbie, mort à Dakar le 11 octobre. Il avait été le premier préfet de la Congrégation de la Vierge au Petit Séminaire, ancien élève et ancien maître d'étude dans la maison.
Le 30 décembre, l'abbé Marbach est chargé, avec les abbés Korum et Rossé, du Grand Séminaire, de la chaire française à la cathédrale, en remplacement des Jésuites expulsés d'Alsace.
L'évêque envoie l'ordre, le 21 mars, de donner congé aux élèves le 22, jour de naissance de l'empereur ; Guillaume Mury prend la chose plutôt mal: Un jour on est insulté dans la personne de son grand-vicaire (le 17 mars, l'abbé Rapp, vicaire général avait été expulsé comme étant le chef de l'agitation catholique dans le diocèse), et le lendemain on se couche devant l'oppression. C'est bien de la générosité!
Du 29 mars au 4 avril ont lieu les examens trimestriels ; le Supérieur se plaint de la Seconde dépeuplée : il y manque 13 élèves, presque tous meilleurs que ceux qui sont restés.
Au retour des vacances de Pâques, le 28 avril, la maison ne compte plus que 250 élèves, soit 200 de moins que l'année précédente. On relève l'arrivée de deux Allemands (un Prussien et un Badois) en Neuvième.
Le 22 mai, un Père Oblat vient parler aux Grands des missions en Amérique du Nord, parmi les tribus sauvages. Y aura-t-il quelque vocation ? se demande le Supérieur. Le 9 juin, comme d'habitude, Mgr Raess vient confirmer et présider la cérémonie de la première communion.
Le 26 juillet débutent les examens de fin d'année.
1873/74
Le 6 octobre, à la rentrée des nouveaux, il ne se présente qu'une trentaine d'élèves, étant donné la situation. Beaucoup de parents ont envoyé leur fils à Lachapelle, à la Malgrange, à Nancy, à Lunéville... Le 9 a lieu la rentrée générale : la maison ne compte que 188 élèves : 83 internes, 6 demi-pensionnaires, 24 externes surveillés et 75 externes libres. Une autre raison de désaffection a été l'augmentation du prix de la pension (500 au lieu de 450 FF), qui empêche les parents de faire faire des études à leurs enfants.
L'abbé Marbach va prêcher la retraite de rentrée, du 29 octobre au 2 novembre. Le 25 novembre, le P. Horner, Supérieur de la Mission de Zanzibar, accompagné d'un jeune nègre, racheté à un marchand d'esclaves est l'hôte de la maison.
Le 27 janvier se produit la nomination, maladroite et fâcheuse pour le sort de l'établissement, de l'abbé Witzig. Le 1er avril a lieu la distribution des prix du premier semestre : la maison compte alors 206 élèves.
Le 29 mai, l'évêque nomme curés deux professeurs en poste, les abbés Schott et Reibel. 24juin : fermeture d'autorité de l'établissement.
DE LA REOUVERTURE A LA FIN DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
Il nous a paru intéressant - à tort ou à raison ? - de glaner dans les rapports annuels, année par année, les renseignements les plus notables pour l'histoire du collège.
Pour cette période de l'histoire du collège, nous avons été impressionné, à la lecture des Jahresberichte de l'empreinte germanique imprimée par la direction : célébration de l'anniversaire de l'empereur, présence du collège in corpore lors de l'arrivée du même empereur, plus tard commémoration des victoires allemandes. Cette germanisation se remarque aussi dans le choix des manuels : finalement, même les manuels de français devront être édités en Allemagne.
La présence, dès le début, de prêtres diocésains comme professeurs de religion et, plus tard, l'arrivée de jeunes prêtres alsaciens - formés, il est vrai, en Allemagne - était sans doute destinée à faire quelque peu contrepoids à cette influence. Ils ne sont, en tout cas, pas marqués de germanophilie au point de rejoindre, après la guerre, les rangs des autonomistes. Tel d'entre eux, le futur chanoine Gass, sera, par exemple, proscrit pour francophilie pendant les deux guerres ; il est vrai qu'il n'était pas l'une des personnalités marquantes du collège. Les autres resteront marqués par leur formation allemande : un Médard Barth publiera toutes ses études sur l'histoire de l'Alsace en allemand ; ce n'est que normal.
1883
Réouverture du collège sous l'appellation Hôhere kathotische Schule an St Stephan, le 5 avril 1883, avec une messe pontificale célébrée par Mg Stumpf. La liturgie se termina sur un Te Deum et le Grosser Gott, wir loben dïch.
Le corps professoral se composait du Dr Fuss, directeur, des professeurs Bach, Hahn, Como et des instituteurs Schies et Schorn. Les abbés Ehrhard, Holtzmann et Loyson étaient chargés de l'enseignement religieux, le peintre Huss du dessin. L'abbé Mercky était chargé de l'aumônerie et de l'économat.
Cette première (demi)-année fût endeuillée par la mort d'un élève de Huitième. Selon les habitudes de l'époque, une excursion pour toute la maison fût organisée le 13 juin, qui permit à ce petit monde d'explorer le pays de Bade. Le rapport annuel fait mention également des promenades et des jeux organisés pour les élèves.
Le 18 juin, le Oberschulrat Berlage vint visiter la maison et l'inspecter sur le plan des locaux, alors que le Oberschulrat Dr Albrecht inspecta les professeurs du 5 au 7 juillet. L'année scolaire de termine le 4 août
1883/84
A partir du 17 septembre se déroulent les examens de passage habituels à l'époque. Messe du St-Esprit le 20, présidée par Mgr Stumpf. Comme nouveaux professeurs entrent en fonctions les abbés Mercky et Wernert, ainsi que MM. Altemöller, Böffgen et Hohoff, qui sera remplacé en cours d'année par l'abbé Ehrhard. Le Dr Bernhard Barth entame son année probatoire et Auguste Wernert arrive comme instituteur.
Le jour de l'anniversaire du Kaiser, la chorale a chanté la Missa regia ! L'office s'est tenniné sur le Grosser Gott, wir loben dich. Le 21 mai, tout le monde partit en excursion, les uns au Haut-Koenigsbourg (non encore restauré), les autres dans la région de Saverne, pour visiter l'un ou l'autre château.
1884/85
Rentrée le 15 septembre. Création de la Obersecunda. Inspection de toutes les classes par le Oberschulrat Dr Albrecht, du 5 au 16.10.1884. Le Oberschulrat Berlage vint honorer de sa présence le Kaisergeburtstag, le 22 mars 1885 ; après l'office, on se rendit au tout nouveau Palais des Fêtes pour la solennité d'usage. Un internat, placé sous l'autorité de l'abbé Muller, a été ouvert à Pâques. L'excursion habituelle se fit au Nideck ou au Girbaden pour les grands, dans les environs de Saverne pour les petits. La scolarité varie entre 60 et 90 markd par an selon les classes.
1885/86
Une Prima est ajoutée aux classes existantes, ce qui va entraîner le changement de nom de l'établissement qui devient le KATHOLISCHES GYMNASIUM AN ST. STEPHAN. Pour que l'établissement puisse délivrer les diplômes pour le einjdhrig-freiwilligen Heeresdienst, le Dr Albrecht vint, à deux reprises, inspecter les professeurs et confère ce droit à l'établissement.
Signalons une particularité bien allemande à cause de la chaleur, les élèves furent envoyés en congé pendant quatre après-midi (Hïtzferien !). Lors des festivités pour l'accueil du nouveau Statthalter, Fürst von Hohenlohe, les élèves eurent également congé quant au corps professoral, il eut l'honneur de lui être présenté en corps le 11 novembre.
Deux élèves sont décédés au cours de l'année.
1886/87
Nouveau changement de nom pour l'établissement qui devient le BISCHOFLICHES GYMNASIUM AN ST. STEPHAN ; ce nom, traduit en français, lui est resté.
Dorénavant les histoires de la littérature française et les chrestomathies françaises ne seront tolérés que si ces ouvrages ont été édités en Allemagne. Le 10 septembre, le collège assiste en corps à l'entrée du Kaiser, mais la rentrée n'a lieu que le 20. La Oberprima est ouverte. La Nona est supprimée du fait du départ de Bôffgen.
La solennité de l'anniversaire du Kaiser fut rehaussée par le panégyrique de l'empereur, dressé par le directeur, qui le comparaît, en la circonstance, à ses prédécesseurs de l'Antiquité ! Les élèves ont été libérés pendant cinq après-midi en raison de la chaleur. Quelques cas de typhus ont entraîné des absences d'élèves.
A la fin de l'année, l'abbé Muller quitte la direction de l'internat ; il sera remplacé par l'abbé Stoeffler. Quant au tarif, il reste fixé à 60 Mk pour les petits jusqu'à la Cinquième, 75 Mk pour les Quatrième et Troisième, et 90 Mk pour les grands.
1887/88
Rentrée le 19 septembre, messe de rentrée le 22. Du 20 au 23 septembre, première session du Abitur au collège, pour quatre candidats qui ont... réussi. Le 22 novembre, le collège assiste aux obsèques de Mgr Raess. En décembre, l'évêque confirme les contrats de 13 professeurs, ce qui fait que la maison compte 19 professeurs avec contrat définitif. En janvier, première session de l'examen für den einjahrig freiwilligen Heeresdienst.
Un deuil qui dut réjouir les élèves : le décès de l'empereur Guillaume I, le 9 mars, leur valut d'être renvoyés à la maison ! Le jour des funérailles, le 16, il leur fallut assister à l'office et subir un discours du directeur, vantant les mérites de l'illustre défunt et, le 18, ils durent encore assister à l'office solennel à la cathédrale. Le 24 juin va mourir l'empereur Friedrich des solennités similaires vont être organisées, auxquelles participa la chorale.
Sur le plan sanitaire, la chronique signale des cas de scarlatine et de rougeole et le décès d'un élève.
1888/89
Le 10juillet 1889, les professeurs Bach et Frauzem sont nommés Oberlehrer par l'évêque. Pendant les vacances, du 20 au 23 août, certains élèves ont assisté avec leurs professeurs aux festivités en l'honneur de l'empereur. Le professeur Barth s'était soucié d'orner la maison pour la circonstance.
1889/90
Tous participèrent, le 24 avril, à l'accueil de l'empereur à la Place Broglie. Le 14 janvier précédent, le décès de l'impératrice Augusta fut l'occasion d'un Trauerakt. avec panégyrique de la défunte.
Tous les élèves furent soumis à un examen de la vue en octobre. 357 élèves eurent à souffrir de l'ïnfluenza : ainsi, le 7 janvier, 120 élèves et 4 professeurs manquèrent pour celle raison. Trois élèves sont décédés en cours d'année. L'évêque, malade, n'a pu confirmer (Registre de confirmation).
1890/91
La chronique scolaire s'ouvre sur l'annonce du décès de Mgr Stumpf, le 10.08.1890, et de la nomination de Mgr Fritzen, et de Mgr Marbach comme évêque-auxiliaire. Le collège assista en corps à leur sacre, le 21 juillet. Le corps professoral fut présenté à Mgr Fritzen le 25 juillet.
Le 25 octobre, la maison rendit un hommage au Comte Moltke pour ses 90 ans, La chronique relate le décès de Vincent Loeffler, portier de la maison, qui avait été nommé ici peu après la guerre de 1870. Le rote Adlerorden IV. Klasse a été conféré au Dr Fuss, directeur de la maison.
Le siège épiscopal étant vacant, la confirmation n'a pas lieu (Registre de confirmation).
1891/92
Mgr Fritzen vint présider la première communion le 23 juin 1892 ; il revint en juin pour assister aux épreuves de l'Abitur. Les élèves eurent deux jours de congé extraordinaires : le 28 mars, parce que le corps professoral a assisté à la solennité du troisième centenaire de la naissance d'Amos Comenius (Une prime à celui qui saura nous dire deux mots de cet illustre pédagogue !) et le 25 mai, parce que les professeurs assistaient en bloc à la Schulmännerversammlung à Ribeauvillé.
On eut à déplorer le décès de deux élèves. Le Dr Bach fut longtemps malade et dut aller faire une cure à Montreux. Les deux évêques, Fritzen et Marbach, assistent à la distribution des prix le 2 août. L'abbé Holtzmann quitte la maison pour aller assurer la direction de Zillisheim.
1892/93
En février, pendant quatre jours, Mgr Fritzen assista aux cours de religion du matin dans les grandes classes. De même, il vint inspecter les locaux de l'internat le 5 mars et le 10 juin il vint confirmer des élèves. Il revint le 21 juin pour célébrer le Dixième anniversaire de la réouverture du collège ; à cette occasion, le supérieur Stoeffler bénit la bannière de la maison, toujours conservée.
Du fait des élections, il y eut deux jours de congé et trois autres en raison de la chaleur. Un élève est décédé au cours de l'année. On signale aussi deux cas de scarlatine. Mgr Marbach est venu confirmer le 8juin 1893 (Registre de confirmation).
1893/94
L'année a été relativement perturbée par des départs et des absences de professeurs, ce qui a entraîné une réorganisation de l'organigramme de la maison. Cinq demi-journées chômées en raison de la chaleur.
On enregistra le décès de deux élèves.
Mgr Fritzen est venu confirmer le 10 juin ; il viendra régulièrement les années suivantes (Registre de confirmation).
1894/95
Du fait de nombreuses maladies, le directeur éprouva des difficultés à assurer toutes les suppléances. Le 14 février, visite de l'établissement par le Statthalter Fürst von Hohenlohe, en compagnie de Mgr Fritzen ; ils assistèrent aux cours dans quatre classes ! L'évêque revint le 20 juin pour la première communion.
Les élèves eurent 7 demi-journées de congé pour raison de canicule ; les cours vaquèrent aussi le 17 juin, fête de St. Adolphe, patron de l'évêque.
Trois élèves sont décédés en cours d'année.
Pour raison de santé, le Dr Fuss, directeur, doit se retirer.
1895/96
La direction de la maison est confiée au Dr Bach, l'un des professeurs déjà présents lors de la réouverture de la maison.
Les cours vaquèrent les 18 et 19 octobre, en raison de l'arrivée de l'empereur ; le 18, il leur fallut pourtant se rendre en corps à la Place Hroglie pour saluer l'illustre hôte et son épouse.
Le 14 janvier, il est fait mention pour la première fois de l'Adoration Perpétuelle. Le 18, les cours vaquèrent à nouveau en raison du 2Cinquième anniversaire de la création de l'Empire allemand ; le 27, solennité de l'anniversaire du Kaiser.
Autres jours de congé : le 19 mars (St Joseph), le 17 juin (St Adolphe, patron de l'évêque). Confirmation par Mgr Fritzen le 11juin.
Les tarifs ont été augmentés :120 Mk pour les élèves de Première et de Seconde, 100 Mk pour les autres classes secondaires et 80 Mk pour les classes primaires. L'internat coûte 300 Mk (280 Mk à St Joseph). les devoirs surveillés 8 Mk par mois.
1896/97
L'on ne sait pourquoi, le Dr Bach consigne dans le rapport annuel tous les congés des professeurs, même ceux d'un jour. Il est vrai que les suppléances lui posaient de sérieux problèmes, puisqu'elles incombaient régulièrement aux professeurs présents ; parfois cependant, les professeurs stagiaires, qui faisaient leur année probatoire, intervenaient.
L'année ne fut pas bonne sur le plan sanitaire: il régnait une espèce d'influenza contagieuse et il fallut fermer la maison du 13 au 17 octobre.
La chronique évoque le courage d'un élève de Quatrième qui a sauvé de la noyade un gamin de six ans : le Bezirkspraesident lui a envoyé une lettre de félicitations.
La solennité de l'anniversaire du Kaiser fut célébrée, en présence de l'évêque et d'autres personnalités (Freiherr Zorn von Bulach, Freiherr von Freyberg... ) dans la salle de sport nouvellement construite. Le 22 mars fut rnté le centenaire de la naissance du Kaiser Wilhelm I.
Les cours vaquèrent le 1 mai (2Cinquième anniversaire de la création de l'Université de Strasbourg) et le 15 mai (Arrivée de l'empereur), ainsi qu'aux fêtes religieuses de la maison, sans parler des quatre demi-journées de canicule. Confirmation par Mgr Fritzen le 24juin.
Le directeur de la loterie offrit 200 Mk à la maison pour la fondation de prix.
1897/98
Enterrement de l'ancien directeur, le Dr Matthias Fuss, le 23 avril 1898.
Le 15 mai, les élèves allèrent accueillir le Kaiser sur la place Broglie : cela leur valut un jour de congé le 17. A nouveau, Mgr Fritzen vint confirmer, le 16 juin.
Il semble qu'il y ait eu un problème à l'occasion de l'Abitur : cinq élèves ne purent le passer pour raison disciplinaire.
1898/99
Une réorganisation de l'enseignement religieux a été arrangée entre l'évêché et l'administration. Il est également prévu de réduire le nombre de sections en raison du manque d'enseignants. Du fait du départ, à Pâques, du Dr Kleinsorge, il fallut répartir les élèves de l' Untertertia en deux sections au lieu de trois. Les professeurs eurent à assurer beaucoup de suppléances pour leurs collègues malades.
Cinq élèves sont décédés en cours d'année.
Hormis les fêtes habituelles, la chronique ne signale rien de spécial.
1899/1900
L'organigramme scolaire fut à nouveau perturbé, notamment du fait du départ du Dr Thamm. La chronique relate le décès d'un élève. La retraite annuelle y est évoquée aussi, ainsi que l'Adoration Perpétuelle.
La maison commémora le 100ème anniversaire de la parution du poème Die Glocke, de Schiller, par trois représentations au Théâtre de l'Union. Six demi-journées de congé pour raison de la canicule.
Une mauvaise affaire!
Par une correspondance entre l'évêché et la mairie de Strasbourg, nous apprenons
que le collège s'est défait d'un tapis aux armes du cardinal de Rohan au profit
des musées de Strasbourg. Sans doute s'agit-il de celui qui orne actuellement
la chapelle du château des Rohan. La transaction s'est faite au prix d'un tapis
neuf; acquis pour la chapelle St-Etienne, soit pour 600 Mk (4).
Faut-il vraiment regretter cette transaction ? Le tapis aurait peut-être été
la proie des flammes en 1944.
1900/01
Le tarif pour les classes secondaires est uniformément relevé à 120 Mk. Il y eut, cette année, de nombreuses mutations de professeurs de religion. En cours d'année est décédé le professeur Kappe, qui n'avait que 40 ans. Un élève est également décédé.
Le directeur eut à nouveau du mal à faire remplacer les professeurs malades. Mgr Fritzen vint confirmer le 4 novembre. Du 7 au 23 janvier, la maison fut inspectée par le Oberschulrat Dr Scherer. Hormis les fêtes d'usage, la chronique ne signale qu'un jour de congé lors de l'arrivée du Kaiser et des congés pour canicule.
1901/02
L'année scolaire fut perturbée par la longue absence, pour maladie, du professeur Vente, qui a obligé à procéder à des regroupements de classe.
Un élève de Quatrième est décédé en cours d'aunée.
1902/03
L'année fut endeuillée par plusieurs décès : celui du jeune professeur Fernholz, de Huss, ancien professeur de dessin et de celui de deux élèves. Le 3 mars, la maison fêta le jubilé d'argent du pape Léon XIII : les festivités sont longuement relatées dans le rapport annuel.
En raison de la présence du Kaiser, il y eut congé le 13 mai.
1903/04
Le jour de l'anniversaire du Kaiser, le directeur infligea aux élèves la lecture de sa dissertation sur l'humaniste alsacien Jacques Baldé. Les élèves eurent congé le 13 mai à cause du séjour de l'empereur. La maison fut soumise à inspection du 18 au 24 avril.
1904/05
L'année fut endeuillée par le décès du jeune abbé Schater, âgé de 33 ans, qui enseignait la religion et l'hébreu, ainsi que le décès d'un élève. En mars, une épidémie de scarlatine contraignit à fermer la maison ; en compensation, le congé de Pentecôte fut écourté. En été, il fallut encore fermer les classes primaires à cause d'une épidémie de diphtérie, du 27 mai au 7juin.
Mgr Fritzen et Mgr Zorn de Bulach honorèrent de leur présence la fête anniversaire de l'empereur, le 26 janvier. Le 9 mai fut célébré le 100ème anniversaire de la mort de Schiller. Le lendemain, il y eut congé : l'empereur se trouvait à nouveau à Strasbourg.
1905/06
Il y eut beaucoup de changements dans le corps professoral. Hormis les festivités habituelles, il convient de signaler que Mgr Fritzen vint personnellement inspecter toutes les classes du 8 au 13 juin..
1906/07
L'année a été endeuillée par les décès de l'abbé Waag et de l'instituteur Schorn, ainsi que de trois élèves. Le 6 juillet, les élèves participèrent à une compétition sportive : un championnat de football organisé par la ville sur la Gallenmatt.
Une photo du corps professoral de cette année a été publiée et commentée par X. Ohresser (5)
1907/08
La chronique note le décès d'un élève ; beaucoup de professeurs durent à nouveau être remplacés pour raison de maladie. Le grand événement fut la commémoration, le 26 mai, du 2Cinquième anniversaire du collège. Les festivités sont rapportées en détail dans le rapport annuel. Le 24, l'évêque avait conféré au directeur l'ordre Pro Ecclesia et Pontifice.
Mgr Fritzen ouvrit les solennités par une messe pontificale, rehaussée par le chant de la chorale un orchestre, composé de membres du Conservatoire et du régiment d'infanterie n° 172, joua une messe de Mitterer ; à l'orgue, M. Ringeisen. Le reste des festivités se déroula au Palais des Fêtes, en présence des autorités. Après un prologue un vers, fut exécuté l'hymne du jubilé, sur un texte latin du P. Reuss et une musique de Joseph Ringeisen. Passons sur les scénettes pour en arriver au discours du directeur.
Le Dr Bach évoque rapidement sur l'épisode de la fermeture du collège. Il attribue, au moins partiellement, le mérite de la réouverture au Statthalter von Manteuffel, qui avait déjà laissé rouvrir Zillisheim en 1880. Il chante ensuite les louanges de ces pères de famille qui avaient oeuvré pour la réouverture de St Etienne, le fameux Comité des 23. Apparemment, Mgr Stumpf n'aurait pas entrevu toutes les difficultés matérielles qu'allait causer cette réouverture, difficultés dont souffre encore le collège en 1908. A cette date, 105 enseignants ont déjà oeuvré à St-Etienne depuis la réouverture et 4200 élèves l'ont fréquenté. La maison comporte alors 41 professeurs. La maison fournit, pour lors, le plus fort contingent à l'Abitur pour l'Alsace. 290 d'entre eux sont allés au Grand Séminaire. Le discours s'achève sur un triple Hock pour l'empereur et le pape, suivi du Lied auf Papst und Kaiser, de Steinhauer, avec choeur et orchestre, et du Treuschwur, de Kistler, qui clôtura la solennité.
En annexe figure la liste des professeurs ainsi que celle de leurs publications, réalisées par l'abbé Ehrhard.
La plaquette éditée par l'Amicale des Anciens Zur Feier des 25jährigen Bestehens des Bischöflichen Gymnasiums an St Stephan (6), après un historique de l'Amicale, relate les festivités organisées par l'Amicale le 28 octobre 1908 ; elle renferme le sermon de circonstance prononcé par le chanoine Stoeffler lors de l'office célébré au Grand Séminaire, le discours de Karl Hauss, député au Reichstag, et la liste des membres.
1908/09
Le 9juin, l'évêché décrète que le nombre de classes devra être réduit il faut arriver à une seule classe en Sixième, Cinquième et Quatrième et à deux sections pour les classes supérieures, et ce au plus tard en 1912. Celle décision était probablement dictée par des raisons financières.
Un élève est décédé au cours de l'année. Pour la première fois, il est fait état de la fête patronale, le 18 juillet (Inventio Sti Stephani), parce que la fête proprement dite tombe pendant les vacances.
L'on conserve un poème composé pour le 25ème anniversaire de la réouverture de la maison : Dem Bischöflichen Gymnasium in Strassbourg zum Sïlberjubiläum 1908 (7).
1909/10
Deux élèves sont décédés en cours d'année. En raison d'une épidémie de diphtérie, la maison dut être fermée du 15 décembre jusqu'à la fin du congé de Noël.
C'est le vicaire général Jost qui est venu confirmer le 22 juin 1911 (Registre de confirmation).
L'évêché décide une augmentation des tarifs pour la rentrée 1910 :120 Mk pour les classes primaires, 140 Mk dans les autres.
1910/11
L'année est endeuillée par le décès d'un professeur, Loeffler, et celui d'un élève de Quatrième. Pour la première fois, il est fait mention de représentations théàtrales. Par ailleurs, la chorale chanta, le 9 avril, une Passion, avec orchestre et choeurs, à la salle de fêtes du Ritter (actuel FEC) ; l'orchestre était renforcé par des membres de la musique du 143ème régiment d'infanterie. Enfin, une fête sportive fut organisée le 22 juillet, entrecoupée de prestations du club de mandolines du collège.
Le 6 mai, le collège assista à l'inauguration d'un monument en l'honneur de l'empereur Guillaume I. L'abbé Stroesser célébra ici sa première messe le jour de la fête patronale (3 août).
1911/12
L'évêché décrète une augmentation des tarifs de scolarité :140 Mk pour les classes primaires, 160 Mk pour les classes secondaires et 600 Mk pour l'internat.
Les autorités allemandes décident, devant la pléthore de candidats à l'enseignement, que seuls des autochtones pourront être admis à faire leur année probatoire.
Un élève est décédé en cours d'année.
En novembre, les internes ont donné des représentations théâtrales : Thomas Morus, ainsi que Die Griechen von Troja, sous la direction de l'abbé Sig ; la partie musicale était placée sous la direction de l'abbé Ehret. Nouvelle fête sportive et musicale le 13 juillet.
1912/13
La Nona est supprimée ; la Septima et la Octava seront combinées. Les deux classes de Quatrième ne doivent pas comporter plus de 56 élèves.
Le 17 novembre sera jour de fête : la maison célèbre le jubilé d'or sacerdotal de Mgr Fritzen, en présence du jubilaire en même temps se tient l'Assemblée Générale des Anciens sous la présidence de M. Thomas. L'office fut rehaussé par l'exécution d'une messe avec orchestre, de Gessner. Le député Hauss fit le panégyrique de l'évêque lors de la réunion des Anciens.
Le 22.11.1912 est décédé l'ancien économe Mercky. Pour la première fois est organisée, le 25 mai, la procession de la Fête-Dieu, dans les cours du collège.
La troupe théâtrale de l'internat se produisit à nouveau en représentant Der letzte Heid von Marienburg, d'Eichendorff et Der Tilly kommt, de Heinrich Bone. Le 16 mars, les élèves donnèrent une Passion, pour soli, choeur, orchestre et orgue dans la grande salle de l'Aubette.
Pour l'anniversaire de l'empereur, on assista à l'office solennel à la cathédrale, puis les élèves durent subir le discours du Dr Spindler sur l'amour de la patrie. Lors de l'anniversaire de l'empereur, le Dr Schwarz tint le discours de circonstance, relatant des anecdotes vécues, puisque l'empereur avait été étudiant en même temps que lui à Bonn. L'équipe de gymnastique (ainsi que les mandolinistes) se produisit à nouveau, le 12 juillet, puis partit faire une tournée de démonstration, le 14 juillet, dans la vallée de la Bruche.
1913/14
L'année fut endeuillée par le décès de l'un des combattants de la première heure, l'instituteur Auguste Schies. Le Professeur Pampuch dut prendre sa retraite pour raisons de santé.
Il nous étonne d'apprendre que la fête de St Constantin ait été célébrée avec faste : messe pontificale avec choeur et orchestre, pièce de théâtre (In hoc signo vinces, de Fr. Flinterhoff),... Nous n'évoquerons pas les autres fêtes et congés habituels.
L'année s'acheva à la bâte, du fait des menaces de guerre, le 31 juillet. La fête de fin d'année n'eut pas lieu. Pendant les vacances, la maison fut réquisitionnée à des fins militaires : du 3 au 18 août, la salle de sport et 8 salles de classe du rez-de-chaussée furent aménagées pour recevoir des chevaux. L'établissement lui-même fut transformé en hôpital militaire (Festungslazarett XVIII). Néanmoins 8 salles furent rétrocédées pour permettre l'enseignement : celles du pavillon St-Arbogast.
1914/15
Huit classes peuvent fonctionner dans le pavillon St-Arbogast : la Cinquième,
les 2 classes de Quatrième et les 2 classes de Troisième, ainsi qu'une Untersecunda.
Les autres durent trouver refuge ailleurs:
- dans la maison St Antoine, avec entrée rue de la Pierre (de la Courtine) :
3 classes de seconde.
- au Kuppelhof (rue des Couples) : la Première et la Sixième.
- à St Joseph (rue de l'Ancre) : la classe primaire comportant Septième et Huitième.
Les cours reprirent le 15 octobre, soit un mois plus tard que d'habitude. Les cours de physique, de chant et de gymnastique ne purent être assurées, les salles ayant été réquisitionnées. On ne disposait plus d'Aula, ni même de salle de professeurs. Les examens devront avoir lieu dans les salles de classe.
Par ailleurs, la nef de l'église ayant été transformée en dépôt de farine, les offices ne purent être assurés, ni les cérémonies habituelles, comme la première communion qui se fit à Ste-Madeleine. L'office pour l'anniversaire du Kaiser fut néanmoins célébré, mais à la cathédrale. Le 30 mars, on fêta, en outre, le 100ème anniversaire de la naissance de Bismarck.
Il y eut congé les 5 mai, 4 et 23 juin, et le 19 juillet pour célébrer diverses victoires dans les Carpates et dans la Pologne actuelle. Du 21 au 27juin fut organisée la Kriegsbuchwoche, au cours de laquelle les élèves ont collecté 404 livres.
Du fait des retards de train, beaucoup d'élèves extérieurs arrivèrent en retard aux cours. En juin et juillet, il fallut accorder des congés de deux à trois semaines aux élèves de la campagne pour aider à la moisson.
Après les examens (anticipés) de fin d'année, certains bacheliers durent partir à l'armée. Des réfugiés de Bocholt furent admis à passer les examens ici.
Un élève, originaire de Mussig, est décédé en cours d'année.
Le 19 juillet, une délégation du collège se rend à l'évêché pour présenter ses voeux pour le 2Cinquième anniversaire du sacre de l'évêque; une messe solennelle eut lieu à Ste-Madeleine, le 21, jour anniversaire ; la chorale chante la Missa in honorem S. Petri, de Singenberger. L'année scolaire s'achève le 31 juillet, marquée par le départ à la retraite du directeur, le Dr Bach.. La rentrée est fixée au 13 septembre.
Le plus douloureux fut la mobilisation des jeunes de 18 ans, mesure qui toucha les Primaner, qui, dans les derniers mois de 1914 passèrent un Not-Abitur, avant d'être incorporés (8).
Mgr Fritzen dut confirmer les élèves en l'église Sainte-Madeleine, la chapelle du Collège est également réquisitionnée (Registre de confirmation).
1915/16
Le 28 juillet avait été nommé directeur un professeur de la maison, le Dr Schwartz.
Même si la maison continue à être hôpital militaire, l'administration militaire rétrocéda cinq salles, ce qui permet de loger la Sixième et Troisième classes de Secunda et de réaménager une salle de professeurs. A Pentecôte, deux autres salles furent cédées, qui permirent de faire revenir dans la maison toutes les classes, à l'exception de la Prima, abritée dans la maison St Antoine. Il manquait toujours des salles de chant, de physique et de sport : cours de chant et de sport ont donc été supprimés ; la physique, par contre, fut enseignée dans les salles de classe ordinaires.
Une inspection générale eut lieu du 19 au 29 octobre 1915, faite par le Oberschulrat Dr Seelisch, suivie d'une autre inspection le 17 février suivant.
Il y eut évidemment quelques fêtes patriotiques : 500ème jubilé des Hohenzollern, le 21 octobre; Requiem pontifical à la cathédrale pour les soldats tombés, le 8 novembre ; anniversaire du Kaiser ; célébration des victoires de Nisch (sur les Serbes) et du Skagerrak et reddition du Montenegro.
A nouveau, Mgr Fritzen confirma à Sainte-Madeleine, la chapelle servant toujours d'entrepôt: St Stephan ist noch vom städtischen Ernährungsamt besetzt (Registre de confirmation).
1916-1918
Sans doute, du fait de la raréfaction du papier et de la cherté de la vie, le rapport annuel n'a-t-il plus paru pour les dernières années de guerre. Il nous manque donc toute donnée pour relater le cours des choses.
Le 7 juin 1917, confirmation par Mgr Fritzen à Sainte-Madeleine (Registre de confirmation).
1918-1919
La maison continua-t-elle à fonctionner selon le régime allemand ? Quoique nous ne disposions d'aucun document, nous le pensons, puisque l'année scolaire avait débuté avant la fin des hostilités. Dans la maison, on dut prendre les événements avec des sentiments mêlés, étant donné l'origine composite du corps professoral et des élèves.
Mgr Fritzen vient confirmer des élèves pour la dernière fois, le 26 juin 1919 (Registre de confirmation).
LE BOULEVERSEMENT APRES LA GRANDE GUERRE.
Environ 150 anciens élèves étaient morts sur le champ de bataille, élite qui allait manquer à l'Alsace dans l'Entre-deux-guerres. A nouveau, la maison allait connaître un bouleversement total. Certains professeurs laïcs avaient dû quitter le pays ; tous les ecclésiastiques sur place ne dominaient pas assez la langue française pour pouvoir continuer à enseigner et à préparer les élèves au baccalauréat français ; certains y réussirent toutefois. Cela explique le recours aux Marianistes, après une période de transition, sans doute difficile. On verra les adaptations progressives au système français au fil des années, mais surtout en 1919/20.
1919/20
Nous sommes à même de fournir à nouveau des détails plus précis, étant donné qu'à la fin de l'année parut un Rapport Annuel, pour ainsi dire introuvable aujourd'hui.
L'année scolaire s'ouvre, à la française, le 1 octobre. La répartition des élèves entre les diverses classes donne lieu à certaines hésitations provenant d'abord du régime de transition qui s'impose dans toutes les maisons d'Alsace, ensuite la présence d'un grand nombre d'élèves venus des collèges de l'intérieur de la France, plus forts en général pour le français, mais moins avancés pour les langues mortes. Les décisions, après examen, n'ont pu être prises avec la rigueur coutumière.
Des mesures transitoires furent mises en place : les deux classes terminales se préparent encore à l'examen d'abitur, mais, dans ces classes, une importance plus grande est donnée à l'enseignement du français ; la liberté leur sera laissée de faire à l'examen le devoir français à la place du devoir allemand et de traduire la version grecque du grec en français.. Par contre, les sections de seconde s'orientent nettement vers l'examen du baccalauréat français ; elles devront suivre, dans la mesure du possible, le programme qui les prépare à entrer en première en octobre 1920 et à passer la première partie du baccalauréat en juillet 1921. C'est la direction qui a été donnée par l'instruction publique. En fait - et nous le savons par la mention manuscrite ajoutée à notre exemplaire du Rapport Annuel - par suite des grandes difficultés pour le français, ils ont passé pour la plupart encore l'abitur.
La section latin-sciences n'est pas formellement organisée mais, étant donné que le programme de mathématiques est suffisamment avancé dans les classes antérieures, il suffira, à partir du nouvel an, d'accorder aux élèves qui comptent faire la première C un cours de mathématiques complémentaires.
Dans l'ensemble des classes, le nombre d'heures hebdomadaires de français est sensiblement augmenté, de manière à rattraper le plus rapidement possible le retard en cette matière.
Dans les classes élémentaires de septième et dans une des sections de huitième, on maintient provisoirement quelques heures de latin, ce qui permettra aux meilleurs éléments de ces classes de gagner une année en passant directement de Huitième en Sixième et de Septième en Cinquième.
A la rentrée de janvier 1920, l'abbé Kieffer remplaçait M. Litter comme Supérieur.
Une épidémie de grippe va obliger de fermer l'internat d'abord, puis toute la maison du 27 janvier au 8 février. Le 25 janvier est introduite une nouveauté, le cours de gymnastique.
Une autre nouveauté, caractéristique des maisons tenues par les marianistes, est à signaler : Le 16 février a lieu dans toutes les classes la première lecture des notes. Pour stimuler d'une façon périodique le travail des élèves et les soutenir dans la bonne conduite, pour tenir les familles au courant des efforts et, s'il y lieu, des négligences de leurs fils et ménager ainsi une étroite collaboration entre les familles et les maîtres, il a paru bon de donner tous les quinze jours, le lundi après le 15 et le 30 du mois, les notes obtenues pour la conduite et le travail, ainsi que les notes et places des compositions hebdomadaires. Le tout est porté à la connaissance des familles par un bulletin bi-mensuel (9).
Le 1 mars est organiste une session d'Abitur pour les candidats qui ont été retardés dans leurs études du fait de la guerre : 23 élèves y prennent part : 19 vont réussir l'examen, dont 14 vont aller faire leur théologie. L'effectif de la Oberprima (60 élèves) sera allégé de 20 élèves.
Le 19 mars mourait l'abbé Keller, Directeur de l'internat de St-Joseph et en même temps professeur ; ses obsèques furent célébrées au collège le 22. Le même jour, une grève des chemins de fer empêcha beaucoup d'élèves de venir aux cours.
Une singularité qui mérite d'être relevée : le 2 avril, M. Hourticq, Inspecteur d'Académie, demande à visiter plusieurs classes. Envisageait-on de pérenniser le système mis en place sous la période allemande?
Il n'est pas étonnant de constater que la dévotion du mois de mai est introduite par les Marianistes : dans les classes s'établit une sorte d'émulation pour doter la classe d'une image de la Vierge et orner celle-ci de fleurs (La tradition continuera du temps du P. Lips). Le 16 mai, un office solennel est célébré en l'honneur de Jeanne d'Arc, la Sainte de la Patrie, avec exécution d'un choeur populaire, l'Etendard de la délivrance.
Du 1er au 16 juin, nouvel Abitur auquel 44 élèves se présentent : 42 vont réussir.
Mgr Ruch vient présider la première communion et la confirmation, le 10 juin. Le matin..., il y eut réception solennelle de Mgr l'Evèque au portail de l'église, suivie d'un discours de bienvenue de M. le Supérieur Kieffer... Il viendra régulièrement jusqu'en 1939 (Registre de confirmation). L'année scolaire va s'achever le 14 juillet.
Dans ses consignes pour la rentrée suivante, le P. Kieffer insiste évidemment sur l'usage de la langue française, imposée aux élèves internes, fortement conseillée aux élèves externes, ainsi que sur les devoirs de vacances, les vacances d'été paraissant bien longues, par rapport au régime antérieur.
1920/21
Sept nouveaux professeurs sont recrutés, non pas que l'effectif ait augmenté, mais parce qu 'il a fallu tripler les sections dans plusieurs classes de façon à ramener l'effectif des classes au chiffre normal de 25 à 30 élèves. Les classes de Neuvième et de Dixième sont supprimées.
L'adaptation plus complète au régime français entraîne un remaniement considérable dans les classes inférieures et moyennes. On fait sauter une classe aux élèves qui sont sensiblement au-dessus de la moyenne, et la chose est rendue aisée par le fait que, sous le régime antérieur, l'étude du latin, du grec et des mathématiques était commencée avec une année au moins d'avance.
La classe de première supérieure se prépare à l'Abitur. Les deux sections de Première auraient dû se préparer à la première partie du baccalauréat, mais, par une disposition spéciale, ceux qui ne pourraient - du fait de la langue - passer cet examen, pourront encore passer l'Abitur en 1922. Ceux qui se destinent au Grand Séminaire peuvent gagner une année en passant le baccalauréat. Ils sont admis à faire la philosophie au Grand Séminaire et pourront se présenter à la seconde partie du baccalauréat.
Des nouveautés sont signalées sur le plan sportif : il se crée une Société d'Education Physique, qui adhère à l'Avant-Garde du Rhin. D'autre part, une sorte de préparation militaire est organisée au sein de l'établissement, assurée par le caporal Danel, puis par le sergent Parengaux ; le colonel Bourgines vient inspecter les sections, dont il se montre satisfait.
En vue de favoriser la maîtrise de la langue française, une bibliothèque est aménagée dans chaque classe, moyennant 5 FF facturés aux parents.
L'année s'ouvre par la traditionnelle retraite de rentrée. Le mois de Marie ainsi que la fête nationale de Jeanne d'Arc sont célébrés selon la tradition instaurée. La Congrégation de la Vierge est implantée au Collège avec trois sections : Grands, Moyens, Petits. Comme solennités sont signalées les fêtes de l'Immaculée Conception (qui deviendra la fête patronale), celle de Ste-Odile, la St Charles (patron de Mgr Ruch), la fête du Supérieur (St François de Sales, le 29 janvier). Cette dernière fête vaut un jour de congé aux élèves ; un autre leur sera accordé le jour où Mgr Ruch est nommé Officier de la Légion d'Honneur. La Légion d'Honneur est également décernée à l'abbé Mossler, lors de la solennité du centenaire de Napoléon.
Onze élèves de la classe de Première supérieure ayant reçu l'ordre d'appel de la classe 21 passent l'Abitur en session extraordinaire en avril 1921 et le réussissent tous. En juin, 31 élèves vont encore se présenter à l'Abitur et 14 à la première partie du baccalauréat.
La section d'Education Physique a permis à 10 élèves de concourir pour le brevet d'aptitude militaire. Elle est placée sous le parrainage du Général Fetter.
Un élève de Neuvième est décédé en cours d'année.
Dans l'Avis aux familles - bilingue - la Direction précise que l'assistance aux offices du dimanche à l'église du Collège, l'assistance également à la sainte messe qui est dite le mercredi et le samedi à 7h30, est obligatoire. Elle insiste à nouveau sur l'utilité des devoirs de vacances.
1921/22
La maison compte 620 élèves au lieu de 583 l'année précédente. La classe philosophie est organisée pour ceux qui avaient passé la première partie du baccalauréat, notamment les séminaristes, qui, tout en logeant au Séminaire viennent suivre ces cours ; mais la classe de Première supérieure est maintenue, par autorisation spéciale, pour ceux qui veulent encore passer l'Abitur.
Une retraite prépare à la fête de l'Immaculée Conception. Les élèves sont libérés le 24 décembre pour fêter Noël à la maison; au Collège, il y eut toutefois une messe de minuit, avec assistance pontificale, et même un réveillon pour les soldats catholiques de Madagascar en garnison à Strasbourg. Les cours reprennent le 26, mais l'infirmerie va être engorgée par les grippés.
Le 20 février a lieu la dernière session de l'Abitur à laquelle se présentent 24 élèves et, à partir du 3 juillet, la session du baccalauréat. La tradition de la distribution des prix est réinstaurée.
1922/23
Pendant les vacances la Semaine Sociale de France avait tenu session au collège et en août s'y était aussi déroulé le Congrès de l'Alliance Française.
A titre provisoire, la première année de Séminaire se déroule à St-Etienne : les 17 étudiants forment un groupe à part et suivent les cours de la classe de philosophie. Le 15 octobre eut lieu une session de rattrapage du baccalauréat. Le 11 novembre, congé national !
En décembre, le collège prend part à la Semaine des Missions : les élèves assistent à la conférence d'un Marianiste, en mission au Japon.
Le 8 février, séance d'organisation de l'Association Amicale des Anciens Elèves. Le 31 mai, les élèves seront en congé à l'occasion de la fête en l'honneur de Pasteur.
Le 13 juillet, le banquet consécutif au sacre de Mgr Herrmann, vicaire apostolique de la Volta inférieure, fut organisé au collège.
L'élève Alphonse Fritsch a obtenu le 5ème prix de grec au concours de l'Alliance des Maisons d'Education chrétienne. Pendant les vacances, un élève de Cinquième, Alfred Braun, va s'illustrer en sauvant deux enfants de la noyade. La Fondation Carnégie va lui allouer, le 10 novembre, une rente viagère.
1923/24
Pour les candidats malchanceux au baccalauréat, l'année reprit le 9 septembre : un cours de révision spécial avait été organisé pour eux ; pour les autres, la rentrée se fit le 1er octobre. L'année est marquée par l'ouverture de la classe de Mathématiques Elémentaires.
Le collège participe aux souscriptions pour le monument du Hartmannswillerkopf et pour le monument Freppel à Obernai.
Le 11 novembre est entreprise une restauration de la chapelle, encore bien sale depuis qu'elle a servi d'entrepôt pendant la guerre. Elle sera achevée à Noël : Mgr Ruch y célèbre la messe de minuit, après y avoir baptisé vingt soldats malgaches.
Le 14 janvier, le collège assure son tour de prières pour l'Adoration Perpétuelle. Il est singulier que l'établissement ait organisé, en cours d'année, des conférences sur les ravages de l'alcoolisme et sur la diffusion de la Bonne Presse. Le Rapport Annuel rend compte de l'activité des confréries et du Cercle d'Etudes, qui s'est occupé de questions sociales : le dépeuplement des campagnes, le juste salaire, les catholiques et la presse...
1924/25
L'effectif comporte 637 élèves, soit une augmentation de 30 ; les places des deux internats sont prises jusqu'à la dernière, bien qu'un nouveau dortoir à 30 lits eût été aménagé. Deux professeurs suppléants sont recrutés pour remplacer les malades.
Une commission vient expertiser, le 20 février, l'état de la terrasse et du préau, dans la cour des grands, qui menacent ruine (10). Ils seront ultérieurement remplacés par la Salle Foucauld.
Le congé de Pentecôte est prolongé d'un jour du fait de la visite à Strasbourg du Président Doumergue. Le 25 juin, l'Amicale des Anciens décide de faire mettre en place deux vitraux avec plaque commémorative en hommage aux victimes de la guerre.
Il est fait état de plusieurs représentations théâtrales au cours de l'année. Comme curiosité, nous signalons la création, à l'initiative de M. Marécaux, de la section scolaire de la Ligue Maritime et Coloniale au sein du collège ; elle a pour but de développer les connaissances maritimes et coloniales de ses adhérents par le biais de conférences avec projections.
Deux élèves sont décédés en cours d'année.
Pendant les vacances, le chauffage central fut installé dans tous les locaux du collège, mettant à la réforme les vieux poêles des salles de classe.
1925/26
L'effectif se monte à 660 élèves. Un nouveau dortoir a encore dû être aménagé. Autre changement de taille la création de trois sections Modernes (Quatrième, Cinquième et Sixième) ; on espère qu'elles ne serviront pas de refuge aux paresseux et aux incapables.
Un gros chantier s'ouvre : la construction du pavillon Ste-Marie, jouxtant St-Arbogast, qui abrite actuellement les classes primaires. Prévu pour servir en octobre 1926, il ne sera prêt que pour la rentrée suivante.
Autre nouveauté : une fête sportive est organisée au Racing le 20 mai, comportant un concours d'athlétisme et un tournoi de football.
A nouveau, deux élèves sont décédés en cours d'année. Seize élèves entrent au Séminaire.
1926/27
Supérieur, en début d'année, au chiffre de 700, l'effectif va chuter du fait des examens d'octobre et se stabiliser autour de 660/670 élèves.
Le 31 octobre a lieu la première célébration de la solennité du Christ-Roi, à laquelle on s'est préparé par un triduum. Le 21 juin fut célébré le centenaire de la canonisation de St Louis de Gonzague, patron de la jeunesse studieuse.
Les travaux de construction du pavillon Sainte-Marie suivent leur cours ; il sera béni par Mgr Ruch le jour de la sortie des classes, le 13 juillet. L'architecte Dauchy, qui en avait dressé les plans, mourut au cours des vacances. Un élève de Cinquième est décédé en cours d'année.
1927/28
L'effectif des élèves, qui était de 660 à la rentrée, qui n'eut lieu que le 4 octobre, est ramené à 639 après les examens d'octobre. On se montre rétif, dans la maison, à l'ouverture d'une section A' (sans grec), section de moindre valeur et semble-t-il, de peu d'avenir. Des cours de grec accéléré furent donnés à ceux qui n'en avaient pas fait en Quatrième pour qu'ils puissent tous entrer dans la section royale, la A.
Le 23 octobre 1927 fut inauguré, en présence de Mgr Ruch, le vitrail d'Ehrismann à la mémoire des anciens élèves tombés pendant les guerres de 1870/71 et 1914/18 (11). Mgr Ruch reviendra présider, le 18 décembre, la solennité du centenaire de la naissance de Mgr Freppel.
Pendant le congé de Pâques, il a fallu abattre le préau de la cour des Grands qui menaçait ruine.
Le jour de l'Ascension, cinquante élèves des classes supérieures vont servir le dîner aux vieillards hospitalisés par les Petites Soeurs des Pauvres. 17 élèves, de la section St-Arbogast, entrent au Séminaire.
1928/29
Année mémorable pour la première fois depuis l'existence du collège, deux demoiselles sont autorisées à y enseigner, dans les classes primaires : Melle Issenhuth et Melle Zins (future Mme Perrin). Il est vrai qu'elles furent considérées comme des bêtes sauvages par leurs collègues masculins, qui n'ont nullement apprécié leur intrusion. Elles n'eurent pas le droit de surveiller les récréations, pour ne pas se mêler à ces messieurs : elles durent se contenter de faire classe dans leur petit coin. Il va de soi que leur tenue devait être décente : elles étaient même astreintes à porter des gants.
Le Rapport Annuel fait mention de l'hiver rigoureux, comparable à celui de 1879. Un farceur a prétendu que l'eau jetée depuis la terrasse tombait en petites billes congelées sur le terrain de la cour.
L'abbé Bobay, professeur de physique, meurt le 6 mars 1929. Le 26 du même mois, le collège s'associa au deuil national à l'occasion des obsèques du Maréchal Foch. Un nouveau congé leur fut octroyé le 5 avril, après la remise par Mgr Ruch de la Croix de Légion d'Honneur au P. Kieffer, Supérieur.
Le 10 avril débutent les travaux de construction de l'ancienne Salle Foucauld.
L'abbé Frick quitte en fin d'année pour raisons de santé ; l'abbé Riehl, pour sa part, prend les fonctions d'aumônier à Matzenheim. M. Mossler, nommé à la direction de l'internat, laisse sa Première à M. Beaumont (12).
Pendant les grandes vacances, une grande exposition missionnaire est organisée dans les locaux du collège ; en outre, y est organisé le congrès des cheminots catholiques, auquel assistent plusieurs évêques, ainsi que le cardinal Binet.
1929/30
A la rentrée, 188 élèves nouveaux sur environ 700 (670 en octobre, après le tassement dû à la seconde session du baccalauréat). L'abbé Kintz remplace M. Chrétien en physique et M. Voegelé remplace M. Frick (13).
Deux nouveaux autels (néo-romans) sont érigés dans les absidioles de l'église en novembre. Le 29 janvier 1930, première réunion de tout le collège dans la salle nouvellement érigée, qui portera le nom de salle Charles de Foucauld.
Le 11 mai, le collège commémore le 5ème centenaire de Jeanne d'Arc. L'année termina court : en raison d'une épidémie de poliomyélite à Strasbourg, les distributions de prix furent interdites par les autorités.
Les grandes vacances allaient être endeuillées par la mort accidentelle dans les Alpes de l'abbé Sudre et de deux anciens élèves.
Deux professeurs quittent la maison : MM. Mura et Radoyé.
1930/31
De nouvelles classes commencent à fonctionner dans le pavillon Sainte-Marie : quelques-unes étaient, en effet, restées inoccupées jusque-là (Spectacle rare à St-Etienne !)
De nouvelles têtes apparaissent dans le corps professoral MM. Kaeffer, Wiltz et Lehmann ; ainsi que trois institutrices : Melles Baumann, Caspar et Bauer. C'est que l'affluence de nouveaux élèves avait obligé à ouvrir deux nouvelles Huitième et une Dixième.
Le 15 février, M. Pierrel, inspecteur de l'Enseignement libre, vient inspecter les classes inférieures et quelques classes modernes. La chronique évoque, comme à l'habitude, les fêtes religieuses célébrées dans la maison, mais aussi l'un ou l'autre spectacle donné dans la nouvelle salle. Pour la première fois, il est fait mention de la troupe des scouts. 19 élèves de St-Etienne entrent au Grand Séminaire.
L'abbé F. Beaumont quitte la maison pour prendre la direction de l'Institution Ste-Marie, à Paris. M. Schmitt doit quitter la maison pour ménager sa santé.
1931/32
Environ 800 élèves, répartis dans 29 classes, fréquentent la maison. A la fin du 1er trimestre, l'abbé Voegeli est nommé curé.
Le 30 janvier, conférence de Me Robert Garric sur les Equipes sociales. Le 15 février, M. Pierrel, inspecteur de l'Enseignement Libre, vient inspecter les classes inférieures. Le 24 juin, il y eut congé en raison de l'élection du Président de la République. Le même jour, eut lieu à Krautergersheim la bénédiction du monument que l'Amicale des Anciens a élevé au chanoine Stoeffler, ancien supérieur de l'internat.
La chronique évoque beaucoup de représentations théâtrales au cours de l'année. 19 élèves entrent au Grand Séminaire.
1932/33
L'effectif est de 870 élèves, le jour de la rentrée. Pour la première fois, la crise du logement se fait sentir: la classe de Mathématiques Elémentaires doit camper au parloir !
Comme cadeau de fête, les élèves offrent au Supérieur, le 29 janvier, la somme qu'ils ont collectée pour la restauration de l'orgue, dont la montre a été réquisitionnée au cours la guerre. Une longue liste de souscripteurs individuels figure dans le Rapport Annuel.
Le 25 février, M. Sieffert, après cinquante ans d'enseignement, tant à Paris qu'à Strasbourg, est nommé Officier d'Académie. Le 19 mars a lieu la réunion de l'A.P.E.L., la première, semble-t-il.
M. Schmieder, "notre professeur de gymnastique" (qui ne figure pas dans les rangs du corps professoral !) entraîne une équipe de gymnastes, qui, le 11 juin, remporte le prix d'excellence au concours organisé par le groupement Notre-Dame. 20 élèves entrent au Séminaire.
Pendant les grandes vacances, le Congrès de l'Union Missionnaire du Clergé de France s'est tenu au Collège.
1933/34
Ce fut une année mouvementée sur le plan du corps professoral. D'une part, M. Klayelé fût muté à Zillisheim, en cours d'année, pour remplacer un professeur décédé ; d'autre part, M. Alphonse Keller, qui tenait la classe de Mathématiques Elémentaires, décéda le 13 mars et fut remplacé par M. Meyer, venu de Paris. Le 13 avril, un télégramme apprend à tous que le P. Kieffer vient d'être nommé Supérieur général des Marianistes : on peut s'attendre à son départ.
L'effectif comportait 923 élèves répartis en 31 classes ou sections.
Le 21 novembre est fondée la Conférence de St Vincent de Paul, dont le P. Fessler va être le directeur. Pour la première fois, la chronique fait état d'un arbre de Noël pour les Petits, le 17 décembre. En mars, Mgr Ruch délègue le chanoine L'Huillier pour inspecter les cours de religion.
En cours d'année, le général Guiot de Salins, chef général des scouts de France, est venu passer en revue la troupe de St-Etienne. Une fête sportive est organisée le 9 juillet au Stade Scanne d'Arc. Une nouvelle rubrique est ouverte dans le Rapport Annuel : la chronique théâtrale.
Le 8 juillet 1934, le chanoine Kieffer, supérieur, fêta ses adieux. Le P. Macker, futur Supérieur, est présenté à tous le jour de la Distribution des prix.
1934/35
Comme nouveauté, il convient de signaler l'achat d'un appareil de cinéma pour la Salle Foucauld ; le 28 février, le vicaire général Kretz vient honorer de sa présence la première d'un film parlant, en l'occurrence l'Aiglon.
La fête du Supérieur est conventionnellement fixée à la St-Joseph (Ce sera encore le cas sous le P. Lips, après la guerre !): St Joseph serait le patron-né des supérieurs de communautés.
Le 14 janvier est décédé M. Meyer, professeur de Mathématiques Elémentaires et le 6 mai allait décéder M Emile Maetz, un jeune professeur. Enfin, le 26 juin est mort M. Sieffert qui avait en charge une Septième.
La troupe des scouts est dédoublée: outre la troupe Saint-Etienne Monseigneur, il y en aura une autre, qui portera le nom de l'abbé Sudre.
1935/36
La maison compte 972 élèves. La chronique évoque des cas d'oreillons, de scarlatine et de rougeole ;un élève de Troisième va mourir d'une méningite le 2 mars. Le 10, va mourir un professeur, M. Ernst.
Le coup de force opéré par Hitler le 7 mars a jeté quelque trouble à l'intérieur de la maison.
La collecte pour l'achat d'un nouvel orgue a été continuée.
1936/37
L'effectif se monte à 967 élèves : faute de place à St-Arbogast, il a fallu envoyer 15 élèves sortant de Quatrième à Zillisheim.
Nous en apprenons davantage sur le cinéma au collège : des représentations ont lieu le jeudi tous les 15 jours ; elles alternaient avec la présentation de films scolaires, après la classe du mardi soir.
Le 22 février 1937, la maison Jacquot-Lavergne, de Rambervillers, commence à livrer et à installer un nouvel orgue. Il sera inauguré le 27 avril 1937, sous la présidence de Mgr Ruch (14). L'abbé Elchinger, pour lors Directeur au Séminaire, fût chargé de l'allocution de circonstance (15). Il y eut 64 % de reçus au baccalauréat.
1937/38
944 élèves font leur rentrée ici. Le 26 juin, les Petits Chanteurs du Collège se produisent à Radio-Strasbourg. Autrement, la chronique ne relate aucun événement qui sorte de l'ordinaire.
70,5 % des élèves ont réussi le baccalauréat (session de rattrapage comprise).
1938/39
La rentrée a été retardée d'une dizaine de jours du fait des menaces de guerre. Le cauchemar de la guerre écarté, subsistait un autre grave problème : 18 professeurs avaient été mobilisés. Tous furent pourtant démobilisés, certains la veille de la rentrée.
La Maîtrise de la Cathédrale est rattachée à St-Etienne (16) ; elle comporte 25 enfants. L'effectif total de la maison se monte à 1013 élèves pour la première fois, le chiffre de 1.000 a été dépassé.
La maison va être endeuillée par les décès de l'économe, le P. Rohmer, en octobre, et son successeur, le P. Cravé, en janvier.
Les 3 et 4 juin est organisée pour la première fois la Fête des oeuvres du Collège, sous forme de kermesse : elle doit permettre d'alimenter les caisses de toutes ces oeuvres, mais aussi à des fins caritatives (Petites Soeurs de Pauvres, JOC, Oeuvre des Missions, des Séminaires...). Le succès en fut surtout assuré par les scouts.
Par la chronique, nous apprenons que le ping-pong a fait son entrée trois ans auparavant et a trouvé de fervents adeptes à l'internat.
1945
Nous avons relaté la difficile reprise en 1945, dans des locaux de fortune, avec quelques professeurs de bonne volonté qui se sont retrouvés sous la direction du P. Fessier. L'effectif se montait à environ 400 élèves, dont un bon nombre de revenants d'avant 1939. Tous se remettent avec ardeur à l'étude du français (17).
1945/46 Un nouveau supérieur, le P. Griessinger, est chargé par les Marianistes de rouvrir la maison. Environ 800 élèves sont au rendez-vous. La maison va fonctionner, malgré les dégâts causés par les bombardements et le pillage systématique de la bibliothèque. des laboratoires et salies de classes. Les oeuvres sont relancées : Croisade Eucharistique, Cadets de Notre-Dame et même le Sporting-Club, malgré le manque total d'installations sportives.
1946/47
Le Rapport Annuel ne comporte pas de chronique, hormis les comptes-rendus des diverses oeuvres Groupement social des Grands, Sporting-Club.
Il est fait état des Matinées Scolaires Théâtrales, d'une excursion en Suisse organisée par l'abbé Kintz pour quelques grands et de la retraite de fin d'études. Certains élèves vont passer un baccalauréat sur mesure session spéciale sans oral, régime transitoire... Tous tes élèves méritants ne recevront pas de livres à la distribution des prix, au vu du coût élevé par contre l'artiste Georges Ritleng, ancien élève, a réalisé pour un diplôme gravé tout spécialement.
1947/48
Le Rapport Annuel évoque les activités du Groupement Social des grands, de la Conférence de StVincent-de-Paul, de la Pré-JEC et du Sporting-Club.
Mgr Weber confirme, pour la première fois, des élèves du Collège, en la chapelle du Palais Episcopal, le 4 mars 1947 (Registre de confirmation).
1948/49
Par des photos du Rapport Annuel, nous savons que le transept de l'église est en voie de restauration et que les élèves se sont rendus à St-Pierre-le-Jeune pour l'office de l'Immaculée Conception. Une vente de charité a été organisée les 14 et 15 mai. Outre les oeuvres régulièrement signalées, il convient de citer les Jeunesses Musicales de France: un groupe s'est constitué à St-Etienne.
1949/50
Du fait de la nomination du P. Griessinger comme Supérieur Provincial, il quitte la maison. Il est remplacé par le P. Albert Lips, qui va marquer la maison durant son long mandat. Il va représenter le collège, le 27 décembre 1949 à la bénédiction abbatiale de Dom Robert Laverdure, élève du collège de 1918 à 1923, devenu abbé de l'Oelenberg. Durant sa première année, il va commémorer au collège te centenaire de la mort du P. Chaminade : conférence, exposition.. (18)
Les Jeunesses Théâtrales font leur apparition au collège.
1950/51
La chronique ne relate aucun événement marquant.
1951/52
La chronique est à nouveau tenue dans le Rapport Annuel. Les parquets des dortoirs ont été refaits àneuf; les études des internes ont été repeintes et rééquipées à neuf; celle des Grands comporte même un phonographe, quelque peu archaïque, semble-t-il. La tradition de l'examen trimestriel existe toujours. Février fut marqué d'abord par l'agréable surprise de la visite de SE. Mgr / 'Evêque. Aux compliments que lui adressa Brialy, élève de philosophie S.E. répondit par des conseils paternels et des consignes d'action. Le lecteur aura reconnu dans l'orateur d'un jour celui qui s'illustrera à l'écran et au théâtre. Un autre élève sera à l'honneur Bernard Hohnert, champion régional du concours de la DRAC : son discours est publié dans le Rapport Annuel. La fête du Supérieur, prénommé Albert, est célébrée le jour de la ... St-Joseph Nous faisons grâce au lecteur des sorties dans la nature et représentations théâtrales.
1952/53
Le Rapport Annuel relate la célébration de l'Année Mariale au Collège. Pendant les vacances de Pâques, le P. Dollé, Directeur, emmène un groupe d'élèves en pèlerinage à Rome. Comme oeuvres propres à la maison sont signalées : les Jeunesses Théâtrales, le Cercle d'Etudes Sociales, la Conférence de St-Vincent-dePaul, la SEC et la Croisade Eucharistique.
1954/55
Aux oeuvres habituellement mentionnées, il convient d'adjoindre la Légion de Marie, qui s'est constituée le 17.12.1954. La chronique relate les excursions des internes.
1955/56
Le corps professoral comporte 42 enseignants et 8 surveillants, pour 26 classes. Aux oeuvres habituellement citées, il faut ajouter les Coeurs Vaillants, manifestement une création de l'abbé Ringeissen. Les élèves de Tenninale passent une retraite de fin d'études au Mont Sainte-Odile.
1956/57
Une consultation est lancée auprès des parents, relative à la suppression des devoirs du soir dans les classes primaires 56 sont pour la suppression, 88 pour le maintien et 155 pour la solution mitigée.
Un foyer est aménagé pour les Grands (et un autre pour les Moyens : nous ne saurions dire où) àl'endroit où il se trouve toujours, obligeant à déménager la bibliothèque des professeurs et la procure.
Mgr Elchinger vient présider la Distribution des prix, le 29juin 1957 (19).
1957/58
En mars, le P. Hoffer, Supérieur Général des Marianistes, vient pour une visite officielle au Collège. A Pâques, un groupe d'élèves se rend à Lourdes pour le 100ème anniversaire des apparitions.
Année mémorable pour l'auteur de ces lignes qui arrive à St-Etienne comme jeune surveillant; il y restera de longues années, au grand déplaisir d'un certain nombre d'élèves qui ne verront en lieu qu'un législateur féroce, alors qu'il se contente de faire appliquer le règlement pour le bon fonctionnement de toute la maison
1958/59
La maison compte dans les 850 élèves, dont 160 internes et 140 demi-pensionnaires.
Le 12 septembre, le frère Edouard Haupt fête son jubilé de diamant. Pour la première fois, le Rapport Annuel fait état des Equipes Missionnaires, sans doute lancées par le P. Hach, aumônier. La troupe des scouts a également été relancée par lui.
Les cours du samedi après-midi sont supprimés après une consultation des parents. L'abbé Hieth prend sa retraite à la fin de l'année, mais continuera à loger sur place.
Le 16 juin 1959, Mgr Elchinger confirme pour la première fois des élèves du Collège (Registre de confirmation).
1959/60
Le Rapport Annuel mentionne une nouvelle oeuvre : les Equipes Mariales Apostoliques. Création de l'Association Jeunesse Heureuse, par l'abbé Ringeissen. Elle acquiert l'ancienne colonie de vacances de Soufflenheim à Bassemberg, qui servira bien souvent aux sorties des internes. Quelle belle vie dans ces vieilles baraques.
Le 31 décembre 1959 a été votée la loi scolaire, dite Loi Debré, qui va radicalement changer les données du fonctionnement de la maison.
En février 1960, l'entreprise de construction Guiy-Meyer entreprend les travaux de reconstruction de la nef de l'église. Une grue, bien vieille et bien bruyante, circule en crissant sur des rails disposés le long du pavillon Ste-Marie, perturbant les cours pendant des années.
1960/61
La maison va demander un Contrat d'Association avec l'Etat, le 27 octobre 1960, ce qui allègera singulièrement le fardeau des parents qui, antérieurement, avaient à leur charge non seulement le fonctionnement de la maison, mais aussi la rétribution des enseignants, qui touchaient la portion congrue. La réponse officielle, positive, est tombée le 10 mai 1961.
Le Collège rabaisse aussitôt les tarifs d'écolage :30 NF pour les classes primaires et 45 NF pour les classes secondaires (20). Comme la mesure a un effet rétroactif, la maison va demander aux parents qui le peuvent de laisser le trop perçu à la disposition du Collège. Avec cet argent, le troisième étage du Bâtiment Central, qui servait de débarras, va être radicalement transformé : des chambres y seront pour les internes des classes terminales. En outre, le premier poste de télévision fait son entrée au Collège (21).
Le 15 mars 1961, le chantier de reconstruction de la nef de l'église est achevé sur le plan du gros oeuvre, à la grande satisfaction des professeurs et des élèves, dont les nerfs avaient mis à rude épreuve par le bruit du chantier et notamment de la maudite grue qui le desservait. Il fallait patienter pour la suite !
1961/62
Le Supérieur fait le bilan d'une année d'expérience du Contrat d'Association. Il a fallu aménager d'urgence un secrétariat pour répondre à toutes exigences de l'Administration, tenu par Melle Germaine Wehrlïng. (Le Supérieur parle d'un second secrétariat: il n'y en avait pas auparavant, sinon à l'Economat).
Vers la mi-novembre 1962, les professeurs ont été, pour la première fois, payés par l'Etat ; en janvier, ils ont touché le rappel pour l'année 1960/61, et le collège les frais de fonctionnement. Le budget du Collège et des familles en est allégé. Le Supérieur remercie les parents qui ont laissé à la disposition de 1'APEL le trop-perçu antérieur, destiné à la rénovation de certains locaux.
Sur le plan scolaire, il est question de Sixième d'observation, avec son nouveau dossier scolaire. Les élèves n'ont plus à se soumettre à un examen pour obtenir des bourses : le Conseil de Classe statue en ce sens.
A l'occasion de la Fête Patronale a été célébré le bicentenaire de la naissante du P. Chaminade, fondateur des Marianistes, par le biais d'une conférence et d'une exposition.
Le 2avril 1962, le P. Lips fête ses 70 ans et ses 40 ans de sacerdoce : Mgr Weber félicite le "jeune" septuagénaire. Le P. Beaud, Provincial, brossa un rapide tableau de la carrière du P. Lips.
Le Rapport Annuel rend également compte de l'avancement des travaux de construction de la Colonie de Vacances de Lalaye.
L'abbé Epp a lancé un Cercle d'Histoire-Géographie, qui organise toutes sortes de visites : le Musée de l'Oeuvre Notre-Dame, les Grands Moulins, le Nouvel Alsacien, l'aéroport d'Entzheim...
1962/63
Le Cercle d'Hitoire/Géographie touche 120 élèves, qui visitent tous les sites intéressants des environs, sur le plan culturel ou économique. Il organise, outre ses conférences et visites habituelles, un voyage dans les Alpes.
1963/64
En octobre 1963 fut posé, pour examen, le premier vitrail de la nef de l'église ; le 21 novembre la Commission d'Art Sacré vint donner son avis. Les maquettes sont dues au maître Le Chevalier.
En juillet, la colonie de Vacances Jeunesse Heureuse à Lalaye est opérationnelle et reçoit ses premiers clients. Le Cercle d'Histoire/Géographie organise un voyage d'études en Auvergne et en Bourgogne.
Pendant les vacances, le chauffage central est rénové : une installation centrale va desservir toute la maison, y compris la chapelle. L'ancien équipement du Bâtiment Nord est mis hors service. Un caniveau technique est creusé à travers la cour des Petits. A celle occasion, on fit des découvertes archéologiques.
1964/65
L'élève Jean Kauffmann remporte le premier prix de sa catégorie au concours de la Journée Européenne des Ecoles. L'abbé Epp emmène un groupe d'élèves dans la Vallée du Rhône, les Pyrénées et l'Aquitaine pendant les grandes vacances.
1965/66
En septembre, l'église est rouverte au culte. Au mois d'octobre, les premières classes élémentaires purent profiter du cadre de Jeunesse Heureuse pour des classes vertes. Cela deviendra une tradition.
Les Jeunes Témoins du Christ assistèrent au rassemblement National à Rennes pendant les vacances de Pâques. Le 19 mai, jour de l'Ascension, l'église put servir de nouveau de cadre à la solennité de la Première Communion ; elle n'était certes pas achevée, mais on installa un autel provisoire pour la circonstance.
Le voyage organisé par l'abbé Epp a conduit un groupe d'élèves en Belgique, en Hollande et au Luxembourg. L'abbé Ringeissen emmène un autre groupe en Grèce.
1966/67
En octobre, les professeurs se retrouvent pour une journée de détente à Lalaye ; ils récidiveront en mai. Le 23 octobre, l'abbé Didier, professeur d'espagnol, meurt d'une crise d'asthme. A Noël, les professeurs organiseront la première Fête de Noël, qui fera date : le vin vint à manquer ; l'économe ne voulut rien entendre ; le P. Lips sauva la situation, en allant puiser dans sa réserve personnelle et en revenant avec quelques bouteilles cachées sous sa soutane.
Le 18janvier 1967, l'abbé François-Xavier Schmidt, professeur de sciences naturelles meurt à l'âge de 57 ans.
Les Cercles de Parents débattent d'un thème dont la formulation va connaître le succès : L 'école, communauté éducative.
Le P. Lips prend une retraite méritée, à l'âge de 75 ans.
1967/68
Année révolutionnaire pour St-Etienne, marquée dès la rentrée par l'arrivée d'un jeune " patron ", en la personne du P. Vial, qui sut se gagner rapidement toutes les sympathies. C'est, somme toute, lui qui organisa MAI 68 dans la maison, où rien ne semblait vouloir bouger. Il y eut bien une, peut-etre deux journées de grève, mais non point générale. Il manquait surtout les élèves qui n'avaient pas de moyen de locomotion.
En été, tout s'était calmé et le Cercle d'Histoire se lança dans un périple qui menait les élèves en Allemagne du Sud, Autriche, Yougoslavie, Italie et Suisse ; un autre voyage mena un autre groupe en Champagne, à Paris, Versailles, Chartres, en Hretagne avec retour par les châteaux de la Loire. D'autres encore partirent à la conquête de l'Espagne avec l'abbé Ringeissen.
Sans doute convient-il de noter que, pendant quelques années, la crypte sert au culte orthodoxe : le 17 décembre, le métropolite grec-orthodoxe Meletios célèbre l'office dans la chapelle même et y ordonne un prêtre, M. Chronis, en présence de Mgr Elchinger.
1968/69
Décès de Bernard Schutz, élève de Seconde, le 22.04.1969. Création d'un Comité des Fêtes qui deviendra ultérieurement l'Association Culture et Loisirs. Elle lancera la Fête d'Amitié, qui deviendra une tradition.
Il convient de signaler qu'à Pâques un office est célébré en espéranto à la chapelle, à l'occasion d'un congrès d'espérantistes.
A l'occasion du banquet de fin d'année, le P. Vial annonce son départ pour Bordeaux, causant ainsi bien de l'émoi, notamment dans le corps professoral.
1969/70
L'Association Culture et Loisirs avait vu grand elle lança les Conférences du Collège Saint-Etienne, avec des prestations de valeur, des conférenciers de renom. La tentative ne fut pas renouvelée sous cette forme, du fait du peu d'affluence. Par contre, le Rallye-surprise automobile attira du monde au mois de mai.
1970/71
Deux classes de 50 sont fermées ; par contre il faut noter l'ouverture de plusieurs
autres classes
- une deuxième classe de Terminale C
- une deuxième classe de Première c
- une troisième classe de Seconde C
- une cinquième classe de Troisième
- une cinquième classe de Sixième.
1971/72
Création de l'Amicale des Professeurs lors de la prérentrée. M. Christophe en sera le premier Président.
Au cours de l'Assemblée Générale du 5 mars 1972, l'Amicale des Anciens, regrette qu'il n'existe aucune possibilité d'agrandissement du Collège ; elle craint qu'après avoir laissé échapper différents terrains, elle ne laisse échapper celui du couvent des Capucins à Koenigshoffen, où le collège pourrait installer un cycle complet et éventuellement un lycée décentralisé pour les nouvelles cités de Hautepierre et de la Montagne Verte. Elle estime qu'il serait judicieux de penser à la création d'un enseignement technique qui prolongerait utilement le premier cycle existant. Elle demande instamment à Monseigneur l'Evêque et aux autorités responsables de faire le nécessaire dans ce sens.
De son côté, l'Association des Parents d'Elèves envoie à l'évêque un véritable réquisitoire, en 17 pages, contre le Supérieur, le P. Weltz, et, somme toute, contre les Marianistes : Il est grand temps, y est-il écrit, que des changements de structure interviennent si vous voulez maintenir le Collège à un niveau qui puisse permettre un renouveau. On y demande tout uniment le rappel de la communauté marianiste, qui devrait être remplacée par une équipe plus jeune et plus dynamique, comportant trois aumôniers. Elle réclame également la création d'un Comité de Gestion... Des transformations importantes sont envisagées construction de trois étages sur la Salle Eoucauld, utilisation de l'ancien Doyenné, relogement des prêtres et des frères au Séminaire... Là aussi, nos recherches sont contrecarrées par une certaine inertie des autorités compétentes, est-il précisé. Ailleurs, il est dit : Nous sommes du reste obligés de nous poser la question de I 'intérét apporté par les Mari anistes à St-Etienne.
La Direction Diocésaine, sans trop consulter, abonda dans ce sens et chassa, pour ainsi dire, le P. Weltz. C'est du moins ainsi qu'il comprit la chose : Certains ont trouvé que j'ai si mal assumé la lourde tâche que la Providence m'avait confiée qu'ils ont cru nécessaire de ma chasser comme un malfaiteur.
1972/73
Changement radical la maison n'est plus dirigée par les Marianistes !
En septembre, la toiture de la tour du transept est restaurée par les Monuments Historiques. Le 5 décembre, translation solennelle du reliquaire de la main de Ste Attale de l'église Ste-Madeleine à St-Etienne, avec exposition du trésor de St-Etienne, le tout à la plus grande satisfaction du chanoine Ohresser, qui attendait cette cérémonie depuis des décennies : C 'est le plus beau jour de ma vie, nous confia-t-il alors.
Les grèves du mois de mars perturbent quelque peu la marche de la maison ; les parents se mobilisent pour assurer les entrées et sorties du collège.
Le Cercle d'Histoire est parti en Grèce sous la houlette de l'abbé Epp. Il existe un club Photo animé par M. Parent, un club d'échecs dirigé par M. Halter, un club philatélique et un club des Amis de l'Aquarium animés par M. Schnoebelen, un Ciné-club animé par M. Esch, enfin un Club des Amis de l'Histoire d'A]sace, animé par M. Schlaefli. Le P. Peter lance un journal interne Saint-Etienne Informations.
Au vu de la situation financière absolument catastrophique, l'Association des Parents d'Elèves met en place avec la Direction un Comité de Gestion, qui, dans un premier temps, doit opérer des restrictions pour faire face à la situation c'est ainsi que les postes de Directeurs de Cycles ont été transitoirement supprimés.
1973/74
Ouverture de l'annexe Joie de Vivre à Koenigshoffen.
Il s'agit d'une initiative du chanoine Hirlemann, Directeur Diocésain de l'Enseignement Privé, qui voulait introduire de nouvelles méthodes pédagogiques, celles du Père Faure. Elle s'est réalisée, sans grande concertation, sinon avec le P. Egide, Supérieur du Collège, qui pensait valoriser ainsi les locaux de l'ancienne Ecole des Missions, vide depuis un certain temps. Le projet prévoyait, à terme, 200 élèves à raison de deux classes par niveau, de la Dixième à la Septième. Cette nouvelle école devait porter le nom de Terre des Hommes ; il a fallu changer, le terme étant déjà usité à d'autres fins ; c'est pourquoi l'école fut appelée Joie de Vivre.
La méthode devait permettre à chaque enfant d'étudier selon son rythme personnel dans le cadre d'un travail en groupe. Chaque quinzaine, les élèves passeront un contrat de travail avec l'école. Ils ont ensuite toute latitude pour la réalisation de celui-ci et sont donc libres de choisir les horaires consacrés aux différentes matières. La méthode requiert beaucoup de locaux.
Cela s'est, hélas, fait à une époque où St-Etienne était dans une situation financière pénible. Il en résultera quelques dissensions, dans la mesure où I'Ecole Joie de Vivre va constituer un poids du point de vue financier, malgré les assurances données auparavant par les promoteurs.
L'Amicale des Anciens fête le Cinquantenaire de son existence le 30 avril une délégation sera reçue à l'Hôtel de Ville.
Le 19 mai a lieu l'inauguration du nouvel orgue, dû au facteur Koenig, et acquis par l'Association Culture et Loisirs, qui, à cette fin, a organisé des collectes de vieux papier... La cérémonie sera placée sous la présidence de l'archiprêtre, le chanoine Pierre Bockel.
1974/75
Au mois de juin est décédé le chanoine Ohresser, ancien professeur d'histoire.
1975/76
Le début de l'année sera marqué par la mort subite du P. Egide Brichler, Supérieur : on le retrouva mort dans la cour des Petits, tout près du portail qu'il voulait fermer, le matin du 13 octobre. Il avait été victime d'un infarctus. Ses funérailles seront célébrées à la Cathédrale, le 15, sous la présidence de Mgr Elchinger.
L'intérim fut confié par l'évêque à M. Louis Schlaefli jusqu'à la fin de l'année. Soutenu par une petite équipe de direction (Mine Wolff, le P. Ricklin, M. Halter), les professeurs, grandement aidé par le Comité de Gestion, il put mener à bien sa tâche. Les effectifs sont de 1430 élèves, dont 71 à Koenigshoffen.
Le Conseil d'Etablissement décrète que, pour entrer en Seconde C, le candidat devra avoir une moyenne de 12 en mathématiques. Il aura aussi à débattre du délicat problème de l'ouverture d'une Onzième à Joie de Vivre, décidée sans que qui que ce soit au Collège en ait été avisé. Une tentative est faite pour introduire la mixité à St-Etienne.
Quant aux tractations pour la nomination d'un nouveau chef d'établissement, elles furent laborieuses dans un premier temps : un candidat sut se mettre à dos les personnes à qui il fut présenté, par sa désinvolture. Finalement Mgr Elchinger demanda à l'abbé Rohmer de venir prendre le poste.
Pendant les grandes vacances, le réfectoire fut rénové, la cuisine reconstruite à neuf, de sorte que le service en self put être mis en route à la rentrée. Par ailleurs, l'A.C.L. a pris à sa charge les frais d'aménagement du Foyer des élèves. Les autres travaux prévus avaient été bloqués par l'évêque en attendant la nomination d'un Directeur.
C'est le chanoine Damistier qui a procédé à la confirmation, le 4 février 1976 (Registre de confirmation).
Le 23 mars 1976 est décédé le P. Lips, ancien Supérieur. Pendant les vacances, le 1 août, le vieil abbé Bieth mourra également. Le 19 août, ce sera au tour de M. François Heck, mort dans sa 58ème année.
1976/77
C'est sous la direction de l'abbé Rohmer - il portera le titre de Directeur, et non plus de Supérieur - que s'ouvre cette nouvelle année il précise son but : former des jeunes pour les rendre capables d 'assumer des responsabilités dans 1 'Eglïse et dans la cité. En raison d'un retard sur le chantier, l'ouverture du self-service ne pourra se faire le jour même de la rentrée il faudra se contenter de sandwichs ; mais, dès le second jour de classe, tout le monde défilera devant la nouvelle banque du self. Mgr Elchinger viendra l'inaugurer officiellement le 4 décembre ; le journaliste du Nouvel Alsacien précise qu'on est loin à présent des grands réftctoires sans âme aux odeurs tenaces de graillon. M. Michel Debus, en tant que membre du Comité de gestion, a présenté la réalisation, lançant aux élus présents, d'une façon prémonitoire, l'appel : Ne touchez pas à l'enseignement libre en Alsace ! Les Palmes Académiques seront décernées, quelques jours plus tard, à Mme Perrin et à Melle Issenhuth, institutrices retraitées.
Des difficultés de coexistence entre l'annexe Joie de Vire et la direction du Collège entraînent le départ de Sr Annick, coordinatrice des classes de Joie de Vivre ; elle sera remplacée par Melle Kennel.
La mise en place de la Réforme Haby pose des problèmes, dans la mesure où les groupes de travaux dirigés sont supprimés : l'ouverture d'une nouvelle Cinquième permet de compenser partiellement les pertes d'horaires, notamment en sciences naturelles.
Le samedi 10juin, la sonorisation de la Fête d'Amitié sera volée par des élèves, qui ne tarderont pas à passer en justice.
1977/78
L'année sera quelque peu perturbée par des dissensions entre la Direction et le Syndicat Régional des Personnels de l'Enseignement Privé d'Alsace-C.F.D.T. Malgré les réticences du corps professoral, l'on tente l'essai de mettre en place des parents correspondants de niveau. Le Conseil d'Etablissement réfléchit aux 67 propositions pour la rénovation de l'enseignement.
Au cours des vacances, cinq salles, des toilettes et un dépôt sont aménagées au 3ème étage au-dessus de la Direction, dans un ancien dortoir qui avait servi, transitoirement, de salle de dessin. L'ancien appartement de M. Ruhard (actuelle salle 301) devient salle de dessin. L'escalier d'accès en bois, près des salles de physique, est refait à neut en béton.
1978/79
L'introduction de la Réforme Haby, qui permet aux élèves de Sixième de monter en Cinquième sur simple demande des parents, entraîne un grand nombre de redoublements à la fin de la Cinquième : on envisage l'ouverture d'une ou deux classes de Cinquième. L'introduction de la technologie en Quatrième incite les chefs d'établissement à envisager l'acquisition d'une partie des bâtiments du Bon Pasteur, pour y installer l'équipement propre à cette option et qui servirait à tous les établissements.
Les historiens demandent une salle spécialisée : question momentanément repoussée. Malgré la demande des parents, il n'est pas prévu de rouvrir la Onzième.
On pense au problème des petits demi-pensionnaires qui se morfondent en attendant d'aller au self: il est prévu d'organiser des ateliers pour eux entre 12 et 14 h., outre les clubs déjà existants et subventionnés par l'ACL.
Le sempiternel problème des sacs qui traînent est déjà évoqué au Conseil d'Etablissement : il le sera encore en 1996 ! On interdit l'entrepôt des bicyclettes sous les arcades de la Cour des Petits. La demande de sonorisation des cours est repoussée.
Pendant les grandes vacances, six salles de classe sont aménagées au 3ème étage du Bâtiment Central, après démolition des anciennes chambres de l'internat. Il aura fallu, pour ce faire, couler une nouvelle dalle sur tout l'étage. Dans le local central, aveugle, est installée la bibliothèque ancienne (qui sera délogée ultérieurement pour céder la place à un local propre aux professeurs de langues).
Mgr Brand confirme pour la première fois des élèves le 5 février 1978 (Registre de confirmation).
1979/80 Deux classes ont finalement été ouvertes : une Cinquième et une Quatrième. Les parents poussent à la création d'un Conseil d'Ecole, momentanément repoussé. L'option technologique, prévue par la loi Haby, ne peut encore être mise en place, faute de locaux appropriés : aucun établissement d'Alsace n'a d'ailleurs pu la mettre en place, pour les mêmes raisons. On discute toujours de l'acquisition de terrain au Bon Pasteur. La Commission Pédagogique se soucie de l'organisation des fameux 10% de la loi Haby, devenus Projets d'Activités Educatives et Culturelles. Il est prévu d'ouvrir une Sixième. C'est à celle occasion que naît l'idée des Classes de Nature à Eschau. Pour la première fois, les professeurs d'Education Physique vont en organiser : cela deviendra une tradition.
Le 4 mars, le Conseil d'Etablissement prend la décision de déposer les tapisseries de Ste-Attale et de Ste-Odile au Musée de l'Oeuvre Notre-Dame. M. Dominique Pernot, professeur de philosophie, édite son premier ouvrage : Que l'homme soit et Dieu est.
Sur 937 élèves de Sisième à Première, 233 sont partis en vacances anticipées : 66 n'ont jamais daigné répondre aux demandes de justification d'absence !
Pendant les vacances, les toitures du Bâtiment Nord (Rue de la Courtine) et Bâtiment A (Rue StEtienne) sont révisées. La salle de Physique, ainsi que le dépôt, sont refaits à neuf. La Salle des Professeurs du rez-de-chaussée trouvera un nouveau décor. 25
1980/81
L'effectif se monte à 1555 élèves, dont 134 à Joie de Vivre. Le CDI provisoire, aménagé dans une ancienne salle de classe (à l'emplacement de l'actuelle entrée de l'infirmerie) et animé par les PP. Welter et Arth, ne donne plus satisfaction le local est trop petit et ne permet pas le travail en groupes... On réfléchit à l'aménagement d'un nouveau CDI.
L'APEL ouvre une subvention de 18.000 FF pour une réalisation originale; il est question alors d'une fresque à réaliser par M. Burgun dans le couloir du self: la gestation est lente puisqu'elle n'est toujours pas réalisée (1996).
La demande de suppression de la récréation de 15 h. n'aboutit pas.
269 parents se sont permis de ne pas envoyer en classe leur fils le samedi 28 février, veille du congé de février ! Seuls 35 étaient malades.
Une des salles aménagées au 3ème étage du bâtiment central sert d'oratoire ; on en réclame un autre : on demande de sacrifier à cet effet un bras du transept ou une cave.
On débat de la mise en place de l'option gestion en classe de Seconde . Lors du Conseil d'Etablissement du 2 juin 1981, M. Rohmer soulève les problèmes posés par la nouvelle situation politique, après l'arrivée de la Gauche au pourvoir. Ce point... n'appelle pas, pour le moment, de prise de position de la part du Conseil, car il est encore trop tdt pour savoir ce qui se passera.
1981/82
Il est décidé de mettre en place, à la rentrée 1982, l'option gestion en Seconde, mais non point d'ouvrir une Première G. Cela nécessitera la mise en place d'une salle de dactylographie (Elle sera installée dans l'ancienne sacristie, actuelle salle Informatique).
Le Conseil d'Etablissement décide, dans sa séance du 24 novembre, de lancer l'Opération Camion pour la Pologne, qui connaîtra un grand succès et sera poursuivie pendant plusieurs années une trentaine de convois partiront pour la Pologne.
Un nouvel oratoire est installé, pendant les vacances, dans la cave du Bâtiment Nord.
1982/83
Les professeurs demandent, au cours d'une réflexion pédagogique, que les salles ne soient plus affectées à des classes, mais à des matières, avec aménagements complémentaires. Toutes les matières réclament des salles (les langues n'en réclament que onze 1), alors que tout est occupé. il faudra entendre la même rengaine pendant des années. Il est décidé de ne pas ouvrir de classe de Première G3, malgré les investissements en informatique, qui servent aux élèves par le biais d'un club.
Des problèmes syndicaux perturbent l'atmosphère de la maison des professeurs se sont syndiqués au SNUDEP (Syndicat National pour l'Unification du Service Public et la Défense des Personnels de l'Enseignement Privé) ; les chefs d'établissement de l'enseignement privé ont déposé un recours auprès du Tribunal Administratif afin d'annuler la représentativité de ce syndicat.
1983/84
Les parents insistent pour être représentés aux conseils de classe, sans succès ; ils relancent également l'idée de la mixité. Les professeurs de français obtiennent un petit bureau pour l'entrepôt de livres et de matériel.
Renaissance d'un journal qui portera le titre Echo des Cartables et sortira quelques numéros avant de mourir comme ses prédécesseurs.
Le Comité de Gestion fait procéder à des études pour la reconstruction de la Salle de Foucauld ; des plans variés sont proposés, dont l'un, très séduisant, mais très cher, devait occuper la cour des grands sur deux niveaux l'un, en souterrain, avec piscine, l'autre occupant la cour qui aurait dû être recouverte d'une dalle. Celui qui sera retenu ne pourra être réalisé tel que prévu il manquait l'accord de l'architecte des Bâtiments de France!
1984/85
........................
1990/91
Il est envisagé de créer une "Année 0 ", sorte de propédeutique qui devrait mettre les bacheliers à niveau avant qu'ils n'entrent en faculté, dans une optique européenne. Des contacts sont pris avec les universités locales, sans toutefois pouvoir se concrétiser. Les professeurs ont pu débattre du problème au cours d'une réunion organisé e le 13 novembre : l'aboutissement de la démarche sera la création d'une Classe Préparatoire HEC à la rentrée 1991.
Les coefficients sont supprimés des bulletins par le Conseil d'Etablissement. Une expérience intéressante est tentée en Seconde : chaque élève assiste au Conseil de Classe pour la partie qui le concerne ; cette initiative demande beaucoup de temps. Elle sera prorogée.
En février 1991, un partenariat est engagé avec le Lycée Jean-Louis Caldéron de Timisoara (Roumanie). Il s'ensuivra des échanges scolaires au niveau de la Cinquième.
Les capucins mettent en vente les locaux de l'ancienne Ecole des Missions - qui abritent l'Ecole Joie de Vivre - et le terrain adjacent ; décision est prise d'acheter ce lot non seulement pour permettre la survie de Joie de Vivre, mais aussi pour y créer une Ecole franco-allemande et, éventuellement, y loger des classes postbaccalauréat.
St-Etienne figure parmi les 9 sites expérimentaux de l'Académie, dans lesquels pourra démarrer l'expérience de l'enseignement précoce de l'allemand.
Consécutivement à nouvelle déclaration des effectifs, le Collège est soumis à une Commission de Sécurité plus contraignante et devra se lacer dans d'énormes travaux de mise en conformité, qui vont obérer le budget pendant plusieurs années.
L'abbé Deneken, qui avait été mis à la disposition de la maison comme aumônier, quitte la maison comme tel, mais continuera d'assurer un cours en Prépa HEC. Il sera remplacé par l'abbé Bernard Xibaut, ancien élève.
1991/92
Ouverture de la Classe Préparatoire HEC option économique, qui fonctionnera provisoirement dans les locaux du Foyer St-Joseph, sous la houlette de M. Hoerlé. L'équipe des professeurs a été recrutée sur l'ensemble des établissements privés. Elle sera officiellement inaugurée le 27 novembre. Une autre demande est déposée, en vue de l'ouverture d'une autre classe (section générale) : elle n'aura pas de suite. Mme Geynet, jeune retraitée, a accepté la Direction des Etudes pour les Premières et Terminales.
Une instance de concertation entre le corps professoral et la Direction est mise en place. Elle mourra en novembre 1994.
Le 12 décembre, M. Valéry Giscard d'Estaing vient faire une conférence sur l'Europe aux élèves de Terminale et de Prépa.
En février et en mai, Mgr Brand vient en visite pastorale dans la maison.
En cours d'année, de grands travaux ont lieu dans la cour des Petits un nouvel accès est aménagé pour la crypte, qui répond aux normes de sécurité. La chaufferie est également mise en conformité.
Les entretiens préparatoires à l'ouverture d'une Ecole franco-allemande s'accélèrent. On étudie également l'ouverture de sections européennes.
L'on rediscute de la délocalisation, maintenant que le terrain de Koenigshoffen a été acheté pour 7, 5 millions de francs : quelles classes faudra-t-il y envoyer?
1992/93 Mme Prud'homme a été nommée Directrice des Etudes des Sixièmes.
Le 8 février, le Directeur soumet à l'inspecteur d'Académie les programmes et horaires des futures classes franco-allemandes. Le 13 février, Melle Bernard, professeur d'économie, épouse M. Daul. Une journée Tiers-Monde est organisée le 30 mars. En février, des élèves de la Cathedral School d'Hereford séjournent ici chez leurs correspondants de Seconde ; en avril, ce sera le tour de Roumains venus de Timisoara chez leurs amis de Sixième ; en mai, des Allemands de St Ottilien ; en juin des Bretons de Dinan vont visiter l'Alsace avec leurs correspondants de Cinquième.
Le 4 mai, Mgr Brand rencontre le Conseil de Direction et confirme des élèves de Seconde. Le Dr Hoibian vient parler aux élèves de Seconde des problèmes de drogue. D'importants travaux de sécurité ont été effectués dans le bâtiment central pendant les vacances ; cette première tranche a englouti 3 180 000 francs.
1992/93
L'effectif se monte à 1779 élèves à la rentrée. La récréation de 15 h. est supprimée, permettant ainsi aux élèves de rentrer plus tôt le soir. Le demande d'ouverture d'une classe préparatoire HEC, section générale, ne connaîtra pas de suite favorable.
En octobre, 51 élèves de Cinquième partent à Timisoara et 63 à Dinan. On travaille toujours au projet de création d'une Ecole franco-allemande et de délocalisation. Quant au projet de délocalisation, il est débattu au cours de deux réunions, dont l'une s'est tenue à Koenigshoffen, le 9 février. Après large consultation, il s'avère qu'il n'est pas possible de transférer à Koenigshoffen d'autres classes que celles de l'école.
Pendant les vacances les locaux donnant sur la Rue de Pierre-Large seront mis en conformité : circulation horizontale aux différents étages, réfection des escaliers, des salles de physique.
1993/94
Des sections européennes sont ouvertes en Sixième (allemand) et en Quatrième (anglais); ces élèves auront droit à deux heures de cours supplémentaires pendant deux ans, de façon à pouvoir recevoir ultérieurement des cours en diverses matières dans la langue choisie. De nombreux échanges sont à nouveau au programme avec Timisoara, Dinan, Hereford, St-Ottilien et Schäftlarn. Dans la semaine du 18 au 21 octobre, la maison est soumise à un audit, surtout en raison de la délocalisation prévue et en vue d'un nouvel équipement informatique; les conclusions sont fournies le 5 novembre.
Mettant fin à une lente détérioration des relations entre les différentes composantes de St-Etienne, l'ancien Bureau de l'Apel donne sa démission quasi collective le 8 septembre, permettant ainsi à une nouvelle équipe de se mettre en place.
Du 10 au 15 janvier, l'Ichthus Théâtre se produit devant toutes les classes de la maison. Le 8 novembre, une réflexion est lancée entre les responsables de St-Etienne et de la Doctrine Chrétienne, en vue d'une association des deux lycées : les moyens horaires mis à la disposition des établissements ne suffisent plus à assurer tous les enseignements, ce qui oblige à regrouper diverses sections, comme, par exemples, les littéraires : les deux établissements ne disposent chacun que d'un moignon de section L. alors que cette section nécessite beaucoup d'heures pour les options. La démarche aboutit, non sans grincements de dents : elle permettra de créer une Seconde supplémentaire, en vue de permettre une meilleure alimentation en effectifs des classes de Première et de Terminale. Des réunions sont organisées pour harmoniser les règlements des deux lycées.
Le Dr Hoibian revient informer les élèves sur les problèmes de drogue. Le 21 janvier, M. Niedermeyer participe, avec deux élèves, à une rencontre télévisée avec le Premier Ministre, sur l'aménagement du Territoire en Alsace. Un nouvel audit, concernant tous les établissements privés de Strasbourg, est organisé en mars et mai. Le P. Dessart préside, le 17 mars et le 16 mai deux réunions des institutrices, afin de préparer lointainement le transfert des classes primaires à Koenigshoffen. Le 1juin a lieu une entrevue avec M. Schmitt, adjoint au Maire de Strasbourg, relative à l'organisation des classes franco-allemandes.
Le 15juin, Mgr Brand vient confirmer 15 grands élèves.
Pendant les vacances, l'escalier près du foyer est mis en conformité, la toiture du bâtiment central est refaite à neuf et les façades repeintes.
1994/95
Les lycées de St-Etienne et de la Doctrine Chrétienne sont désormais associés. La première classe franco-allemande ouvre ses portes à Kocnigshoffen. La classe préparatoire HEC, qui avait fonctionné au Foyer St-Joseph est rapatriée au Collège. L'effectif se monte à 1781 élèves au total. Les jumelages devenus habituels ne dérangent plus guère la marche de la maison. Pour la première fois, l'horaire a été réalisé sur ordinateur : la satisfaction des professeurs ne fut pas plus grande qu'à l'ordinaire!
Le 25 octobre, Mgr Brand vient bénir la cloche ancienne installée dans le clocheton, qui, après la bénédiction, sera hissé par une grue sur le bâtiment central. Ce clocheton remplace celui qui avait été démonté après l'orage dévastateur du mois d'août 1958.
Le 24 novembre est lancée l'Instance de Médiation, chargée de régler toutes sortes de problèmes internes avant qu'ils ne viennent à se cristalliser. Le 3 décembre, à l'occasion de la fête de Ste-Attale, une exposition historique est organisée au gymnase. Le 8 décembre I 'Ecole franco-allemande est inaugurée officiellement par Mgr Brand et le recteur. Le 16 décembre, au cours d'une réunion générale, les conclusions de l'audit sont exposées aux professeurs, en présence de l'abbé Rohmer, Directeur Diocésain.
Le 24 février 1995, les Palmes Académiques sont remises officiellement à M. Schlaefli par l'abbé Rohmer ; après un discours - inhabituellement long et incisif de surcroît - du récipiendaire, tous sont allés se remettre autour d'une bonne table.
Des sondages archéologiques, obligatoires avant toute construction en zone sensible, sont effectués àKoenigshoffen pendant les vacances de Pâques toutes les fosses ont pratiquement fourni du matériel archéologique, depuis la préhistoire jusqu'aux ... grenades enterrées par les Américains en 1945. Cela laisse mal augurer de l'avenir, dans la mesure où le propriétaire du terrain devra également prendre à sa charge les frais de fouilles archéologiques, sachant que les sondages préliminaires ont déjà coûté 117 000 FF L'impact 28 financier pourrait être de l'ordre de 200 000 à 450 000 francs, sans parler de l'immobilisation du chantier. Il resterait la solution de remblayer le terrain et de ne pas attaquer les strates en place.
Le 15 juin fût présenté un projecteur multimédia dont s'est équipée la maison. Le 24, Mgr Elchinger vient confirmer six lycéens.
Au cours des grandes vacances, la couverture de l'aile St-Arbogast est refaite à neuf. La Commission de Sécurité a exigé la mise en place d'un escalier supplémentaire pour le bâtiment central on installe donc l'escalier métallique qui dévale du 30 étage, par-dessus le gymnase, jusque dans la cour des Petits, empiétant sur les terrains de jeux une horreur nécessaire I Par ailleurs, le WC garçons de la cour des Petits a été entièrement refait.
95, 14 % des élèves de terminale ont réussi le baccalauréat et 96,5% des élèves de Troisième le brevet.
1995/96
Le collège compte 1818 élèves, dont 472 dans les classes primaires ; la maison accueille maintenant 45% de filles. Les cours de technologie pour les Troisièmes et les Quatrièmes n'ont plus lieu au CEFOP, mais au tout nouveau Lycée Charles de Foucauld, qui sera inauguré officiellement le 17 novembre. Le Dr Rohmer, médecin scolaire, est remplacé par le Dr Moutier, ancien élève.
Le 13 septembre, la Commission de Sécurité vient inspecter les travaux réalisés au cours de l'été. Un auvent supplémentaire est installé dans la cour des Grands, au-dessus de l'emmarchement. Reste à régler le problème des casiers pour les sacs : une commission s'en occupe.
L'Ichtus Théâtre se produit à nouveau entre le 15 et le 23 janvier. La maison a vécu deux alertes chaudes, relatives à des problèmes de toxicomanie. La collaboration des parents est loin d'être acquise lorsque leurs enfants sont concernés.
Les élèves participent - avec succès, notamment pour la Troisième Rose - à divers concours : Mathématiques sans Frontières, Latin sans Frontières, Géophile.
Le jour de la Fête d'Amitié fut aussi celui de la confirmation, conférée par l'abbé Levresse, le 2juin.
Le 5 juin, signature officielle de la charte de jumelage avec la Theodor-Heuss-Realschule d'Offenburg. Le 14 juin, les Classes de Nature ont invité le corps professoral pour célébrer le 15ème anniversaire. Le 26 du même mois est célébré, avec la tristesse de rigueur, l'enterrement du Quartier Rouge, habité jusque-là par des surveillants et qui sera transformé en salle de dessin. Ces travaux entrent dans le cadre de la mise en sécurité du Bâtiment Nord du fait de l'installation d'un nouvel escalier et d'un ascenseur, il faut regagner trois salles de classe. Ils engloutiront environ 5 millions de francs, mettant à nouveau le Collège dans une situation financière difficile il faudra emprunter 2,5 millions de francs.
La création d'une nouvelle conciergerie, qui puisse contrôler les entrées et sorties, est à l'étude; elle sera remise pour raisons financières. Les choses n'avancent pas à Koenigshoffen on en est à chercher des concours financiers. L'hypothèse d'une Fondation franco-allemande a été évoquée, mais les concours envisagés dans un premier temps ne se sont pas concrétisés.
1996/97 La grande nouveauté de l'aunée sera la décision d'acheter le Foyer Saint-Joseph pour y loger les classes primaires. Après des difficultés premières, Mgr Doré y donne son accord.
1998/99 Le chantier de la nouvelle conciergerie démarre avec des mois de retard en août 1998 et se poursuit à un train de sénateur.
Décès de l'élève Jean-Loïc Faivre, myopathe, le 26.11.1998.
Date importante dans l'histoire de Saint-Etienne : signature de l'acte d'achat du Foyer Saint-Joseph le 23 .12.1998 à 11 h.
31.12.1998 M. Schlaefli quitte (enfin) les lieux qu'il a fréquentés pendant quarante et un ans à divers titres.
NOTES :
(1) BGS Ms 190
(2) Lettre insérée dans
le Ms 190 de la BGS
(3) X. OHRESSER, Où la petite
histoire rejoint la Grande : Le Petit Seminaire Saint-Etienne pendant le siège
de Strasbourg. L'Année Terrible de 1970, Echo de Saint Etienne,
dec. 1967, 4-9 : avril 1968, 11-15
(4) A.E.S., liasse 396. Correspondance
du 13.02.1900
(5) X(avier) OHRESSER, Le corps professoral
ecclésiastique du Collège Saint Etienne, il y a soixante ans,
Echo de Saint Etienne, dec. 1966, 8.
(6) Strasbourg, Elsässer Volksbote,
1909
(7) Echo de Saint Etienne,
juill.-oct. 1958, 11.
(8) Voir : Ernest Lauthe, Nos sexabénaires,
Echo de St Etienne, oct. 1956, 21-22.
(9) Ces bulletins de quinzaine auront
toujours cours après la seconde guerre mondiale, jusque vers 1968. Gare
à l'élève qui n'avait pas 200 points sur 400 : la retenue
l'attendait. Il en allait de même pour celui qui se distinguait sur le
plan de la conduite. Le Supérieur passait dans les classes secondaires
et le Directeur dans les classes primaires. Les Anciens ont certainement gardé
l'image du P. Lips, relevant son camail de chanoine avant de procéder
à cette cérémonie, terrifiante pour certains. Même
l'élève de Sixième avait droit à être interpelé
comme Monsieur. Le concierge, M. Régal, se faiasait une joie quelque
peu sadique de venir porter dans les classes les billets verts (de retenue),
le mercredi : les retenues se faisaient exclusivement le jeudi, jour de congé,
car il y avait encore classe le samedi après-midi !
(10) Annuaire de l'Amicale des Anciens
Elèves du Collège Episcopal St-Etienne de Strasbourg, 1932, 27.
(11)Annuaire de l'Amicale des Anciens
Elèves du Collège Episcopal St-Etienne de Strasbourg, oct. 1930,
18-19 ; Rapport annuel, 1927/28, 31-36.
(12) Annuaire de l'Amicale des Anciens
Elèves du Collège Episcopal St-Etienne de Strasbourg, oct. 1930,
27-28
(13) Annuaire de l'Amicale des Anciens
Elèves du Collège Episcopal St-Etienne de Strasbourg, oct. 1930,
28
(14)Les nouvelles orgues du collège,
Echo de St Etienne, n°3, 1938, 8-10
(15)Le Collège a de nouvelles
orgues, Rapport Annuel 1936/37, 23-25. On sait que cet orgue disparaîtra
dans le bombardement de 1944.
(16) Echo de St Etienne,
1939, n°1, 21
(17)Voir : P(ierre)-P(aul) G(riessinger),
Mentalité de reprise, Rapport Annuel 1945/46, 10
(18)Voir : Rapport Annuel 1949/50,
12-16
(19) Discours reproduit dans : Rapport
Annuel, 1957/58, 7-12
(20)A(lbert) L(IPS), La Loi scolaire
du 31 décembre 1959, Rapport Annuel 1960/61, 5-7
(21)La vie à l'internat,
Rapport Annuel 1960/61, 37-38