Souvenirs ... (suite)

Goergette WOLFF, ancienne institutrice du Collège et membre de notre Comité, devant le succès remporté par son article l'an dernier, a accepté de poursuivre sa narration à propos de l'"Exode" du Collège à Périgueux.


Nous nous retrouvions en quelque sorte en famille, heureux de nous épauler, de nous lancer un clin d'œil au détour des couloirs, de nous parler en cours de récréation.
Je rencontrais là les frères Ehrhard, les frères Wilhelm, les frères Kraemer, les frères Verlé, aussi Fernand Weber, Pierre Dortail, Jean Paul Resch, Paul Muller, pour n'en nommer que quelques-uns.


Ils s'intégrèrent facilement, travaillèrent d'arrache pied, voulant faire honneur au Collège Saint Etienne d'où ils émanaient, entraînant les nouveaux amis. Une saine émulation s'établit.
Saint Etienne fut brillant. Le vibrant hommage que leur rendit le Père Lachèze dans le Palmarès de l'année 1939-40 de Saint Jo en témoigne. Je ne résiste pas à l'envie de vous communiquer la partie qui vous intéresse.


L'émotion vous gagnera en le lisant …

"Mon premier mot sera pour vous, chers Alsaciens. Vous avez été - les pages qui suivent en témoignent - nos meilleurs élèves. Les anges de notre chapelle pourraient dire combien votre piété fut édifiante. (Sans parler de l'assiduité si méritoire de certains servants de messe). Plusieurs de vos hôtes, touchés de votre bonne grâce et de votre complaisance à toute épreuve, se considèrent eux-mêmes comme, vos obligés et voudraient bien vous garder… De fait, qu'allez-vous devenir ? Sera-t-il dit que vos maîtres vous auront fait le samedi matin 15 juin, comme au petit héros de Daudet, votre "dernière classe"? Ah comme nous souhaitons que, si le cas de conscience des Oberlé doit se poser pour vous, les sapins transplantés en Périgord à la Noël aient pu y prendre racine ! Quoi qu'il arrive, ce serait une atténuation aux amertumes d'un départ, peut-être définitif, de pouvoir songer que nous vous avons appris à mieux connaître et à mieux aimer le français"


"Qui tient la langue tient la clé
Qui de ses chaînes le délivre".
Mistral


Puis, pour certains, ce fut le retour en Alsace occupée. D'autres restèrent en Périgord et ne revinrent qu'à la libération. Nous nous retrouvons régulièrement… Mais ceci est encore une autre histoire, en réserve pour le prochain "Echo de Saint Etienne.