Véronique NOUSSE, responsable des Jeunes, et Dominique PERNOT, professeur de philosophie au Collège, rendent hommage à Mademoiselle Michèle SPIELMANN, professeur d'Anglais au collège, disparue dans la catastrophe du Pourtalès, le 6 juillet 2001.
Un grand merci à M. PERNOT qui a eu la gentillesse de nous faire parvenir ce merveilleux hommage.
Mademoiselle Michèle SPIELMANN, professeur d'anglais pendant 27 ans au
collège St Etienne nous a quittés la nuit du 6 juillet 2001 dans
sa 54ème année. Elle assistait au concert des "Yiddish Papa's
et Mamma's "au parc du Pourtalès quand la violence de la tempête
l'emporta. Ce fut un grand choc pour toute la communauté du collège.
Une veillée d'adieu a réuni un grand nombre de professeurs, élèves,
parents, anciens, amis, ...
Mademoiselle SPIELMANN a toujours soutenu l'amicale et ses actions; nous tenions
à lui rendre un dernier hommage en vous présentant le texte écrit
par M. PERNOT, professeur de philosophie, lu par l'abbé XIBAUT lors de
ses obsèques :
"J'aurais tant voulu, tant aimé m'adresser, aujourd'hui, directement
à Michèle, mais, me connaissant, je sais que, étreint par
l'émotion, je n'aurais pas réussi à prononcer deux mots
de suite ! Aussi, je remercie Mr L'abbé Xibaut d'avoir accepté
de lire ces quelques lignes que j'ai écrites à l'intention de
notre amie disparue ...
...disparue, certes, mais combien présente, ici, parmi nous ! Comment, en effet, ne pas voir, en fermant les yeux, son sourire, cet inoubliable sourire si lumineux, éclairant son visage et signifiant pour nous tous "paix et amitié". Pétillante, affichant en permanence une humeur joyeuse, voire un tantinet espiègle, en dépit d'épreuves souvent très pénibles qu'elle a endurées ces dernières années, Michèle s'est essentiellement imposée à nous par sa droiture, son sens aigu du devoir, celui de l'obligation morale à respecter, celui d'un sens éthique strict et étranger à toute compromission, à tout manquement aux valeurs, à ses valeurs à elle, valeurs qu'elle vivait et incarnait avec tant de sérénité. Voilà pourquoi, pour nous tous, elle est et demeurera dans le temps, une référence, un exemple, un paradigme.
Certains la disaient "sévère" dans sa vie professionnelle : et sans doute l'était-elle : oui, sévère mais toujours juste, exigeante envers ses élèves comme elle l'était envers elle-même. Et ceci explique pourquoi elle a marqué positivement et profondément tant de jeunes qui lui en sont aujourd'hui si reconnaissants ! (Ce ne sont pas là des paroles de circonstances : je le sais pour l'avoir entendu des élèves eux-mêmes).
Sacrée Michèle ! Que tu vas nous manquer ! Avec toi, c'est un morceau du Collège Saint Etienne qui s'en va, et, par là même, tu fais désormais partie de ces grandes figures indélébiles, marquantes et si attachantes de l'histoire de notre établissement.
J'ai eu, Michèle, le bonheur de faire partie du cercle de tes amis.
Je t'en remercie : ton amitié m'est précieuse : ce n'est pas le
moment de me la retirer, car, métaphysiquement parlant, je sais que tu
n'est pas morte. Certes, aujourd'hui, nous prions pour toi, ...mais, toi, là-haut,
songe aussi à prier pour nous ! Nous en avons certainement bien plus
besoin que toi !
Tu nous as tiré ta révérence de façon quelque peu
cavalière, cavalière, mais oh combien originale !
Toi qui aimais tant la nature ! Je ne veux pas sombrer dans le "pathos",
mais, depuis samedi dernier, depuis le jour où j'ai appris ton départ
si brutal, ces deux vers de Victor Hugo ne cessent de trotter dans ma mémoire
:
"Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule "
Oui, l'arbre t'a tuée, ... mais l'arbre, c'est aussi la force créatrice,
le dépassement, la vie.
"Meurs et deviens">, disait Goethe. "Deviens", Michèle,
comme deviennent ces drageons nés des racines de l'arbre, le dépassant
bientôt en puissance et majesté.
Michèle ! Ton prénom signifie étymologi-quement : "qui ressemble à Dieu". Or, Dieu est éternel. Voilà pour moi l'occasion de te dire, Michèle, non pas, évidemment, "adieu", mais "au revoir ", "au revoir, ma grande", comme je te l'ai dit si souvent, lorsqu'il nous arrivait de quitter ensemble, en fin d'après-midi, le collège Saint Etienne.
Et je voudrais, maintenant, pour terminer, me tourner vers la maman de Michèle
qui depuis plus de deux ans fait face, avec un admirable courage, à bien
des épreuves. Permettez-moi, Madame, de vous faire part de ma très
grande tristesse et de ma profonde sympathie ainsi que de celles de toute la
communauté éducative du collège Saint Etienne. "
Il n'y a rien à ajouter, tout est dit !