Souvenir de Saint Etienne

Philippe MOREL (promotion 1994) s'essaye lui aussi au petit jeu des souvenirs, mais revient sur une période beaucoup plus récente que les autres articles du même type publiés dans ce numéro. Ainsi les plus jeunes en auront aussi leur compte. Par contre, les "classes moyennes" n'ont-elles pas de souvenirs à faire partager ?


Je suis parti de Saint Etienne en 1994, quittant une Terminale B dans laquelle je ne me souviens avoir vécu que de bons moments. Le temps a passé et les motifs d'insatisfaction se sont évidemment estompés, laissant place à une nostalgie étrange tout de même. Car enfin, il a bien fallu que je fasse des bêtises cette année-là, comme d'ailleurs durant toutes les années précédentes ! Mais seuls me restent en mémoire les bons côtés d'une scolarité au cours de laquelle, je m'en rends compte aujourd'hui, j'ai eu la chance d'avoir de bons, voire d'excellents professeurs, parfois très originaux, en tous les cas consciencieux, je crois. Quant à leurs défauts réels, mon oubli les sert !


Des noms restent gravés, comme autant d'expériences marquantes et différentes : Monsieur CAROF (dont j'espère ne pas déformer le nom !), qui fut un maître "terrible"à pratiquer, mais à qui je dois de savoir à peu près m'exprimer correctement, et qui sut, à mon corps défendant pourtant, me donner le goût de la lecture !
"L'Or "de Blaise Cendrars expliqué par lui, quels moments d'angoisse lorsque je n'avais pas lu les passages recommandés et quel plaisir aussi, lorsque je me surpris à lire cette oeuvre pour ma seule détente !


Peut-on oublier Monsieur SCHLAEFLI ? Tous ceux qui durent produire des excuses se souviennent de lui, de son air sévère, de cet homme qui, derrière son comptoir, nous envoyait chercher pour nous punir de nos bêtises. J'eus la chance d'être enseigné par lui, en tant que professeur de Latin ; j'étais très mauvais, il était très tenace, et malgré des résultats à l'époque vraiment mauvais, le latin que je mémorisais inconsciemment me servi dans mes études d'Histoire, et me sortit de bien des tracas de traduction


J'ai eu la plaisir (oui, oui, le plaisir !) de le revoir à la Bibliothèque du Grand Séminaire : rendez-vous compte, c'est aussi on homme très sympathique. Et passionné


J'évoquerais encore deux hommes, alors qu'il y aurait bien d'autres enseignants à évoquer. Je veux vous faire partager le souvenir de Messieurs ESCH et NIEDERMEYER, mes professeurs d'Histoire Géographie. Je dirais tout de suite qu'ils ont su éveiller en moi, de manière différente, mais tout aussi importante, le goût de ces études d'Histoire que je viens d'achever cette année. J'appréciais cette matière en dilettante avant qu'ils ne me l'enseignent. J'ai découvert grâce à eux un brin de rigueur, des mondes disparus, des phénomènes passionnants, une certaine façon de voir la matière puis le monde, l'envie de rechercher sans cesse le pourquoi des choses ! Merci à eux.


Que des éloges me direz-vous en souriant devant cette avalanche de compliments vrais, mais je ne me remémore que les bons souvenirs ! Le reste ne vient qu'ajouter à ces années le zeste d'insouciance nécessaire !